Notes du cours AS/FR 4150 6.0: Initiation au français canadien / Introduction to Canadian French
Lundi
– Audition et étude de document oral: ÉF1 «Mon ancêtre», p. 50. Soyez prêts à poser vos questions, à préciser vos difficultés de compréhension et d’apprentissage. Vous en trouverez le texte écrit dans le Kit 4150 (deuxième page, si j’ai bonne mémoire, tout de suite après le voyage de Jacques Cartier)
– Activité: Faites une liste de trois différences socioculturelles servant à distinguer les Québécois des Anglo-Canadiens.
– Texte de L&I: Donald Smith, «Pour l’établissement d’une norme québécoise dans l’enseignement du français». Questions à la fin du texte. Êtes-vous d’accord ou non avec l’hypothèse de Donald Smith?
Mercredi
– L&I Marcel Rioux, «Se différencier, se définir et s’affirmer». Discussion à partir des questions qui suivent le texte. Question supplémentaire: Est-il nécessaire de se différencier pour s’affirmer sur les plans culturel et identitaire?
– Étude lexicale du FP: Yvon Deschamps, «Les noces de la fille du boss»
Remarques touchant le texte de Roch Carrier, «C’est pas comme à Paris, mais…»
– L’emploi du terme «joual» (négatif et péjoratif) est à déconseiller. On l’utilise souvent dans l’intention de déprécier les Québécois et pour les mettre dans un état d’auto-défense, légitime je dirais. Préférons le terme «français populaire du Québec», terme propre à décrire la langue parlée sous ses formes les plus spontanées, avec beaucoup de simplifications sur les plans phonétique, lexical et morphosyntaxique. Ce français populaire présente un grand nombre d’écarts relatif à la langue dite «standard».
D’autres points à souligner:
— Il y a des gens qui pensent que le vrai français réside en France, et que tout le reste ne vaut rien.
— Vis-à-vis de telles attitudes et de tels préjugés, les Franco-Canadiens cherchent à se justifier, à se défendre
— Roch Carrier «justifie» sa langue en invoquant l’histoire et la littérature (défense culturelle de type traditionnel)
— Par l’histoire («Je me souviens»; nous-autres on était là avant vous-autres; nous on est les fondateurs du pays
— Par la littérature (certains mots vieux, des archaïsmes lexicaux, se retrouvent chez Villon et Rabelais, grands auteur du passé. Si un grand littéraire fait quelque chose, c’est parfait, n’est-ce pas? Donc le vocabulaire québécois est bon, parce qu’il a de l’histoire et parce que les grands littéraires s’en servaient dans leurs grands ouvrages dans le grand passé de la grande France
— Derrière tout cela, on dégage un certain complexe d’infériorité de la part des Québécois quant à leur variété de français. Ils ressentent le besoin de se justifier, de se défendre vis-à-vis d’un certain nombre d’Anglo-Canadiens ignorants, même à leur insu. Ici, les Anglo-Canadiens sont personnifiés par la Dame rousse, qui n’est pas méchante, mais qui ne comprend pas grand-chose non plus à la spécificité linguistique et culturelle des Franco-Canadiens.
Remarques touchant le texte de Marcel Rioux, «Se différencier, se définir et s’affirmer…»
— Que veut dire le refus du terme «identificateur»? Qu’on est tout à fait normal et sans trait aberrant? Si on n’a pas de traits caractéristiques, peut-être qu’on n’a pas d’identité, qu’on refuse d’assumer une identité ethno-culturelle spécifique. Dans ce cas, on ferait partie de la culture dominante, celle qui veut exercer tout le pouvoir, celle qui se veut «neutre» et «normal»
— Évolution des termes: Français ~ Anglais > les Canadiens et les Anglais > les Canadiens anglais et les Canadiens français. Plus récents sont les termes Franco-Canadien et Anglo-Canadien; plus péjoratifs sont «Francos» et «Anglos»; nettement plus Trudeauesques sont les termes «francophones» et «anglophones» (des termes issus de la Fonction publique du Canada
— Quand les Anglais se sont approprié le terme Canadien sous la forme Canadian, les parlant français ont dû se donner un nouveau terme, distinctif et différenciateur, soit Canadiens français (de création anglaise), soit Canayen (prononciation vernaculaire du terme d’origine), soit Canoque/Canuck (autre terme populaire), soit Québécois (terme réductionniste limité aux seuls habitants du Québec, surtout la population de vieille souche, d’origine et d’expression française (le noyau dur de la population).
— Si vous viviez au Qc, seriez-vous un-e Québécois-e? Un-e anglo-Canadien-ne? Un-e allophone? Membre d’une «communauté culturelle»? Une tête carrée?
Avertissement: Certains dossiers du cours 4150 contiennent des transcriptions phonétiques en API/IPA. Pour pouvoir les lire correctement, il faut être en Firefox ou Internet Explorer au Centre Multimédias. Si, par contre, vous utilisez l’Internet chez vous, toujours en Internet Explorer, je crois qu’il vous faudra télécharger et installer deux logiciels (gratuits) sur votre ordinateur personnel.
Le premier logiciel, ce sont les fontes API/IPA, disponibles à l’adresse suivante:
http://www.sil.org/computing/catalog/encore_ipa.html
Le second est Keyman Keyboard Utility (qui vous permet de configurer le clavier de façon à lire et à produire toutes sortes de caractères spéciaux, notamment ceux de l’API/IPA, sans oublier le japonais, le chinois, l’hébreu, etc.). En voici l’adresse:http://www.sil.org/computing/catalog/keyman.html
Suivez les instructions pour télécharger et installer ces logiciels.
Quelques manuels d’initiation à la linguistique française (en ligne et sur support papier)
– Avez-vous consulté le manuel de linguistique française de Greg Lessard, professeur à l’Université Queen’s? Cliquez ici!
– Connaissez-vous «Sur les sentiers de la linguistique» d’Henriette Gezundhajt, de l’Université de Toronto? Un petit clic ici, c’est tout ce qu’il faut. Et surtout, ne pas négliger ses planètes de linguistes et son index alphabétique de terminologie.
– Et sur «support papier», deux ouvrages de base…
– Jacques Leclerc (1989). Qu’est-ce que la langue? (2e édition). Mondia Éditeurs, Laval, Qc.
– Pierre Léon, Parth Bhatt et Renée Baligand (1989). Structure du français moderne: introduction à l’analyse linguistique. Revised edition, Toronto: Canadian Scholars’ Press Inc.
– Pour obtenir une petite bibliographe préparée par le professeur Dorin Uritescu, cliquez ici.
– Et voici quelques cours traitant du français québécois et canadien
– Phonétique du français québécois
– Notes et commentaires sur le livre de Luc Ostiguy et Claude Tousignant, Le français québécois: normes et usages. Montréal: Guérin universitaire, 1993.
– Internet et enseignement, un article d’Alistair B. Fraser: “Colleges Should Tap the Pedagogical Potential of the World Wide Web”