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Jacques Leclerc, chapitre 6, «La transcription et la description des sons»

***Après avoir étudié le chapitre, veuillez préparer vos réponses écrites aux questions 1-8 (Leclerc, pages 393-394)***

Cette semaine, nous abordons l’aspect le plus concret et superficiel d’une langue: la phonétique (= la matière sonore). Nous apprendrons l’alphabet phonétique (voir l’encadré, p. 57) en prêtant une attention spéciale aux symboles qui vous sont inconnus ou peu connus. Remarquons tout de suite que l’inventaire phonétique (ou plutôt phonologique) du français standard comporte 16 voyelles et 18 consonnes, plus 3 sons transitoires appelés indifféremment «semi-consonnes» ou «semi-voyelles».
Ensuite nous examinerons les quatre cavités de l’appareil phonatoire, cavités dont on modifie la forme pour produire différents sons:les cavités nasale, buccale, labiale et pharyngale. Ce son des résonateurs ou des «boîtes à résonance».
Nous verrons en même temps les principaux articulateurs: les lèvres (supérieure et inférieure), la langue (pointe, dos et racine), la luette (= l’uvule) et les différents points de contact ou de rapprochement qui caractérisent l’articulation des consonnes: lèvres = labial, dents = dental, alvéoles = alvéolaire, palais dur = palatal, palais mou ou voile du palais = vélaire, uvule ou luette = uvulaire.
Puisque mes moyens technologiques de cette semaine ne me permettent d’afficher ni symboles phonétiques ni beaux dessins, je vous suggère de visiter le site du professeur Greg Lessard, au chapitre de La phonétique. Lui traite de la même matière que Jacques Leclerc (chapitres 6-8), mais d’une autre façon.

1 La terminologie 
La phonétique se fondant sur l’anatomie, la physiologie et l’acoustique, on étudie le mouvement des organes phonateurs, leurs points de contact ou de rapprochement. D’où l’importance d’une terminologie scientifique précise.

2 L’alphabet phonétique 
Cet alphabet est fondé sur le principe binaire simple: 1 son = 1 symbole (correspondance invariable, pas comme dans l’orthographe traditionnelle). Pour chaque son dans l’encadré (p. 57), citez un autre exemple.
Concentrez votre attention sur les symboles phonétiques qui risquent de faire problème en transcription. Pour les consonnes, il s’agit du son initial de chat, chemin, je, gilet, geôle, des consonnes orthographiées gn (initial, médial ou terminal) de gnôle, agneau, et vigne, et ng (toujours terminal) de camping, parking, jogging. Normalement, on représente le «r uvulaire» par le symbole [R] et le «r dental» par le symbole [r].
Les trois semi-consonnes (=semi-voyelles) peuvent causer des problèmes, de prononciation et de transcription.
[j] correspond à la voyelle [i] i suivie d’une autre voyelle: pied, hier, yeux. [w] correspond à la voyelle [u] orthographiée ou, oi suivie d’une autre voyelle: oui, ouest, nouer, noir, oiseau, et h à l’envers correspond à la voyelle [y] u, suivie d’une autre voyelle: lui, puis, suis, huile, suivre.
Toutes les voyelles peuvent faire problème. Notons d’abord que les voyelles nasales portent toutes le tilde [ã], les voyelles orales ne portent jamais ce signe diacritique. Nous passerons en revue les symboles représentant les 16 voyelles françaises.

3 Les organes de la parole
Comment articule-t-on les sons? Une question d’anatomie et de physiologie. À l’aide de la figure 6.1 «L’appareil phonatoire», nous identifierons les quatre cavités à résonance (labiale, buccale, nasale, pharyngale) les trois articulateurs (lèvres, langue et uvule) et les différents points de contact ou de rapprochement (labial, dental, alvéolaire, palatal, vélaire, uvulaire) des articulateurs et leurs divers points de contact ou de rapprochement.

4 Le rôle du larynx
Dans un état de repos, les cordes vocales (situées à l’intérieur du larynx) sont écartées: c’est la respiration. Dans un état de respiration, on entendra comme un long [h…], à condition de laisser la bouche ouverte. Il s’agit d’une résonance provenant de la cavité pharyngale.
Dans un état de tension, les cordes vocales sont rapprochées: c’est la phonation. Lorsque les cordes vocales vibrent lors du passage de l’air, on produit des articulations dites voisées ou sonores, [b, d, g, m, n, l, R, r], etc.
Lorsque les cordes vocales ne vibrent pas lors du passage de l’air, on a des articulations sourdes, non voisées ou chuchotées. Si vous chuchotez, par exemple, tous les sons que vous produirez seront nécessairement sourds.
Sous l’action d’une expiration soudaine, on peut produire, au niveau du larynx, un son appelé le coup de glotte. Le coup de glotte existe dans plusieurs langues (arabe, cambodgien, bamba, etc.), et en anglais, notamment dans les mots commençant par une voyelle, lorsque l’attaque vocale est particulièrement vigoureuse. Certains Québécois interprètent ce coup de glotte anglais comme un h-: «Hanne heats hice cream at Havenue Road.»
En fait ce h- est le son de l’air qui passe à travers les cordes vocales rapprochées, mais qui ne vibrent pas. Le h- résonne surtout dans la cavité pharyngale. Ni le coup de glotte ni le [h] n’existent en français standard. Pourtant, le *h dit «aspiré» est prononcé dans certaines variétés de français, notamment dans le franco-canadien parlé hors Québec. Anciennement, il existait en français standard, mais il a disparu au cours du 17e siècle.

5 La cavité pharyngale
En français, comme dans la plupart des langues, le pharynx ne joue qu’un rôle d’orientation de l’air phonatoire. Lorsque celui-ce traverse le pharynx, il peut se diriger totalement vers la cavité buccale. Dans ce cas, la luette est collée contre la paroi pharyngale (voir la figure 6.3.1). On a alors affaire à une articulation orale (voyelle ou consonne).
Mais si la luette est abaissée ou décollée de la paroi pharyngale, une partie de l’air ou tout l’air échappe par la cavité nasale (voir la figure 6.3.2). Dans ce cas, on a affaire à une articulation nasale (voyelle ou consonne).

6 La cavité buccale
La plupart des sons sont réalisés dans la cavité buccale, dont on modifie la forme pour produire des articulations dentales (dents),alvéolaires (alvéoles), palatales (palais dur), vélaires (voile du palais, palais mou) ou uvulaire (uvule ou luette), selon le point de contact ou de rapprochement de la langue, qui est extrêmement mobile. Si vous ne me croyez pas, observer votre langue dans un miroir, en essayant de la tenir parfaitement immobile.

7 La cavité labiale
Selon le rapprochement des lèvres, on peut articuler des consonnes labiales [p, b, m], labio-dentales [f, v] ou des semi-consonnes [w] et h à l’envers. Si les lèvres sont arrondies et projetées vers l’avant, on aura des voyelles [y, u, o], consonnes [p, b, m] et semi-consonnes[w] et h à l’envers de type arrondi. Si, par contre, les lèvres sont écartées (ou non arrondies),on produit des consonnes et voyelles comme, p. ex., [t, d, s, z, i, e, a].

8 La cavité nasale 
Quand une partie de l’air phonatoire ou tout l’air phonatoire passe par les fosses nasales (= la cavité nasale), on produit une consonne ou une voyelle dite nasale. Il y a quatre consonnes et quatre voyelles nasales. Pouvez-vous citer un mot qui contient chacun de ces huit sons nasaux?

Et, pour terminer, donnez l’adjectif qui correspond aux noms suivants:
lèvres
dents
alvéoles
palais dur
palais mou (ou voile du palais)
luette ou uvule
apex (ou pointe de la langue)
dos de la langue
bouche (et cavité buccale)
fosses nasales (et cavité nasale)
glotte 
son produit avec voisement 
son produit sans voisement 
larynx 
pharynx

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