Le travail mine le coeur des femmes*
Le travail effectué par les femmes, tant au foyer qu’à l’extérieur, mine la santé de leur coeur, rèvèle un sondage mené par la Fondation des maladies du coeur
Le sondage, mené auprès de 400 Canadiennes et rendu public, semble indiquer que bon nombre de femmes sont des candidates à l’infactus et à d’autres maladies du coeur. Les femmes travaillent trop, et passent tellement de temps à se préoccuper de leurs proches, de leurs enfants et de leurs vieux parents, qu’il n’en reste plus pour s’occuper d’elles-mêmes et de leur santé. C’est ce qui ressort de ce sondage, qui a fait l’objet d’une analyse par le Dr Anthony Graham, cardiologue auprès de l’Hôpital St. Michael’s et bénévole pour la Fondation des maladies du coeur. Dans ce contexte, le Dr Graham soutient que le risque pour une femme de se retrouver un jour aux prises avec une maladie cardiovasculaire est sous-estimé et mal compris. Chaque année, au Canada, près de la moitié des quelque 79 000 Canadiens qui meurent des suites d’une maladie cardiovasculaire sont des femmes. La plupart des femmes victimes des maladies cardiovasculaires en sont atteintes après 45 ans, alors que leur organisme produit moins d’estrogènes, une hormone qui protège les principaux organes du corps. C’est pour cette raison que le sondage mené par la fondation s’est surtout intéressé aux femmes âgées entre 45 et 74 ans. «La période de la vie durant laquelle la femme est ménopausée est cruciale pour la santé de son coeur», estime le Dr Graham. «Les femmes doivent prendre conscience que la meilleure façon de conserver un coeur en santé consiste à agir tout de suite. Faire ce qu’il faut alors qu’elles ont 40 ou 50 ans peut faire toute la différence quand elles auront atteint 70 ou 70 ans», a-t-il ajouté, déplorant le fait que trop souvent les femmes s’imaginent que la maladie cardiaque est une affaire d’hommes. Il suggère aux femmes des moyens simples de prévenir une maladie du coeur: éviter les aliments de restauration rapide et faire régulièrement de l’exercice. Parmi les femmes qui ont accepté de répondre au sondage, seulement 30 pour cent affichaient un poids normal, et seulement 36 pour cent déclaraient être actives physiquement.
* Ce texte est tiré de l’hebdomadaire Métro-Courrier du 19 février 1999, p. 5