Cours AS/FR 3130 6.0: Sémantique et lexicologie du français / French Semantics and Lexicology
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- Le test vaut 50 points. Sa durée est de 50 minutes et les questions, relativement précises, exigent des réponses relativement précises. Il est fortement conseillé de réfléchir AVANT de venir au test, le temps de réflexion en salle de classe sera forcément réduite!
- N.B. Jusqu’à 5 points seront attribués à la qualité de votre français écrit, selon le barème suivant: 5 = Super; 4 = Bonne; 3 = Adéquate; 2 = Passable; 1 = Laisse à désirer
- Partie A TPs (50 points)
- des questions ponctuelles portant sur les TPs 1-5 (43 points). Toute personne bien préparée devrait pouvoir compléter la partie A en 45 minutes.
- une question à réponses courtes visant à identifier le thème central (ou le contenu principal) derrière chacun des quatre chapitres de Walter et des trois chapitres de Leclerc (7 points).
- Partie B (50 points)
- Deux notes à rédiger à 20 points (+5 points qualité du français écrit) chacune = 50 points. Rédigez un commentaire explicatif, exemples convaincants à l’appui. L’une de ces notes sera faite en classe, l’autre est à emporter chez soi (date-limite pour la remise au professeur: le 31 octobre, à 5H15 bien tapantes). Une réponse pointue avec exemples à l’appui sera mieux appréciée que du blablabla…
- Bonne chance à toutes et tous!
- Première partie à faire en classe (70 points)
- des questions ponctuelles portant sur les TPs 6-10 (43 points).
- une question à réponses courtes visant à identifier le thème central (ou le contenu principal) des chapitres (Walter, Leclerc et Sauvageot) étudiés depuis la semaine du 30 octobre (7 points).
- Deux questions à développement à faire en classe (10 points par réponse X 2 = 20 points). Répondez en classe à deux d’entre quatre questions proposées. Justifiez votre réponse en citant des exemples appropriés.
- Seconde partie à emporter chez soi (30 points), c’est-à-dire 20 points pour le contenu + 10 points pour la qualité de l’expression écrite
- Il y aura une seule question à développement et à réflection (aucun choix cette fois-ci). Longueur suggérée: deux pages. Une réponse pointue avec exemples à l’appui sera mieux appréciée que du blablabla…
- Bonne chance à toutes et tous!
- Une série de questions tirées entièrement des trois premiers chapitres de Bourgeac
- Bonne chance à toutes et tous!
- Étant donné que ce test vaut 20%, il est un peu plus corsé que le dernier, qui ne valait que 15%
- Q. 1 (15 points) question tirée de Bourgeac
- Q. 2 (10 points) question basée sur l’ensemble des textes de lecture, dont vous avez déjà la liste: Reliez l’auteur + le titre à la citation appropriée, en plaçant la lettre qui convient sur le tiret qui précède la citation.
- Q. 3 (6 points) question tirée de Bourgeac
- Q. 4 (2 points) question tirée de Bourgeac: Paraphrasez, commentez ou expliquez le sens exact d’une seule d’entre les mots ou expressions soulignés, par rapport au texte et contexte d’origine.
- Q. 5 (9 points) question tirée de Bourgeac
- Q. 6 (3 points) citations tirées directement de l’ensemble des textes de lecture: Raccordez les citations partielles de façon à produire une phrase cohérente, en plaçant la lettre de la colonne B sur le tiret de la colonne A.
- Q. 7 (10 points contenu + 5 points langue) note thématique à rédiger, basée sur l’ensemble des textes lus: Répondez à une seule d’entre les trois questions suivantes. Prouvez vos affirmations en vous appuyant sur des exemples précis. Les 5 points seront attribués selon la qualité de votre français écrit, d’après le barème suivant (toujours avec la possibilité de demi-points): 5 = Excellent, 4 = Bien, 3 = Adéquat, 2 = Passable, 1 = Laisse à désirer
- Bonne chance à tous et toutes, chacun et chacune!
Partie A (25 points) Questions ponctuelles sur les chapitres de Bourgeac que voici:
Chapitre 7: Lettre à un président africain
Chapitre 8: L’affaire Dreyfus et l’esprit de son époque
Chapitre 9: Les impressionistes
Chapitre 10: La rose nord du transept de Notre-Dame
Partie B (25 points) Essai à rédiger (20 points pour le contenu + 5 points pour la qualité du français).
Deux thèmes à développment vous seront fournis. Vous en retiendrez un seul! Une bonne réponse sera caractérisée par la précision et la présence d’exemples appropriés.
Bonne chance à toutes et tous!
Nombre de A+ | 0 | (avec mes respectueuses félicitations) |
Nombre de A | 1 | (travail extraordinaire) |
Nombre de B+ | 1 | (très méritoire) |
Nombre de B | 9 | (méritoire avec promesse) |
Nombre de C+ | 3 | (très satisfaisant, vous n’êtes pas loin du B) |
Nombre de C | 3 | (satisfaisant, mais il faut remonter la pente) |
Nombre de D+ | 1 | (il est temps de rehausser ses chaussettes) |
Nombre de D | 1 | (vous pouvez mieux faire, je le sais bien…, vous aussi j’espère) |
Nombre de F | 3 | (fais gaffe les amis, c’est la zone de danger) |
Copies incomplètes: 6
Note moyenne: 66%
Note médiane: 70%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «honours» 63.6%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «ordinary» 22.7%
% d’étudiants en dessous de la barre 13.6%
Nombre de A+ | 0 | (avec mes respectueuses félicitations) |
Nombre de A | 5 | (travail extraordinaire) |
Nombre de B+ | 4 | (très méritoire) |
Nombre de B | 3 | (méritoire avec promesse) |
Nombre de C+ | 1 | (très satisfaisant, vous n’êtes pas loin du B) |
Nombre de C | 6 | (satisfaisant, mais il faut remonter la pente) |
Nombre de D+ | 1 | (il est temps de rehausser ses chaussettes) |
Nombre de D | 1 | (vous pouvez mieux faire, je le sais bien…, vous aussi j’espère) |
Nombre de F | 1 | (fais gaffe les amis, c’est la zone de danger) |
Nombre de copies écrites: 22
Copies incomplètes: 6
Note médiane: 70,5
Note moyenne: 68,9
% d’étudiants ayant obtenu le statut «honours» 59%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «ordinary» 36,4%
% d’étudiants en dessous de la barre 4,5%
Nombre de A+ | 2 | (avec mes respectueuses félicitations) |
Nombre de A | 3 | (travail extraordinaire) |
Nombre de B+ | 2 | (très méritoire) |
Nombre de B | 3 | (méritoire avec promesse) |
Nombre de C+ | 2 | (très satisfaisant, vous n’êtes pas loin du B) |
Nombre de C | 1 | (satisfaisant, mais il faut remonter la pente) |
Nombre de D+ | 2 | (il est temps de rehausser ses chaussettes) |
Nombre de D | 6 | (vous pouvez mieux faire, je le sais bien…, vous aussi j’espère) |
Nombre de F | 1 | (fais gaffe les amis, c’est la zone de danger) |
Nombre de copies écrites: 22
Note médiane: 67,5%
Note moyenne: 66,7%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «honours» 54,5%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «ordinary» 41%
% d’étudiants en dessous de la barre 4,5%
Nombre de A+ | 0 | (avec mes respectueuses félicitations) |
Nombre de A | 0 | (travail extraordinaire) |
Nombre de B+ | 1 | (très méritoire) |
Nombre de B | 5 | (méritoire avec promesse) |
Nombre de C+ | 4 | (très satisfaisant, vous n’êtes pas loin du B) |
Nombre de C | 9 | (satisfaisant, mais il faut remonter la pente) |
Nombre de D+ | 2 | (il est temps de rehausser ses chaussettes) |
Nombre de D | 5 | (vous pouvez mieux faire, je le sais bien…, vous aussi j’espère) |
Nombre de F | 0 | (fais gaffe les amis, c’est la zone de danger) |
Nombre de copies écrites: 26
Note médiane: 63,27% ou C
Note moyenne: 63,47% ou C
% d’étudiants ayant obtenu le statut «honours»: 38,5%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «ordinary»: 61,5%
% d’étudiants en dessous de la barre: 0%
Nombre de A+ | 1 | (avec mes respectueuses félicitations) |
Nombre de A | 3 | (travail extraordinaire) |
Nombre de B+ | 5 | (très méritoire) |
Nombre de B | 3 | (méritoire avec promesse) |
Nombre de C+ | 5 | (très satisfaisant, vous n’êtes pas loin du B) |
Nombre de C | 4 | (satisfaisant, mais il faut remonter la pente) |
Nombre de D+ | 1 | (il est temps de rehausser ses chaussettes) |
Nombre de D | 1 | (vous pouvez mieux faire, je le sais bien…, vous aussi j’espère) |
Nombre de F | 1 | (fais gaffe les amis, c’est la zone de danger) |
Nombre de copies écrites: 25
Note médiane: 68,6% ou C+
Note moyenne: 68,36% ou C+
% d’étudiants ayant obtenu le statut «honours»: 68%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «ordinary»: 24%
% d’étudiants en dessous de la barre: 8%
Corrigé du test #1 (le 24 octobre 2000)
Partie A: Expansion de vocabulaire ~ Acquisition de ressources lexicales
- 9 points. Trouvez le substantif qui correspond aux termes suivants:
éteindre: | éteignoir (m.), extinction (f.), extincteur (de feu) (m.) |
plonger: | plongée (f.), plongeon (m.), plongeur (m.), plongeuse (f.), plonge (f. pop.) |
rénal: | rein(s) (m.), adrénaline (f.) |
paraître: | parution, apparition, apparence, appariteur, comparution (tous au f.) |
sec: | sécheresse (f.), sécheur (m.), sécheuse (f.), séchoir (m.), séchage (m.), désèchement (m.) |
nager: | natation (f.), nageoire (f.), nageur, nageuse, navigation (f.), navigabilité, navire |
repousser: | répulsion (f.), repousse (f.), repoussage (m.), repoussoir (m.) |
gratis: | gratitude, gratuité, gratification (tous au f.) |
frire: | friture (f.), friteuse (f.), frite(s) (f.) |
- 7 points. Trouvez l’adjectif qui correspond au termes suivants:
fils: | filial |
oeil: | oculaire, oculiste, ophtalmique, visuel |
fleuve: | fluvial |
ouïe: | auditif, audible, aural |
printemps: | printanier, vernal |
lieu: | local, localisé |
mâchoire: | maxillaire, mâché, masticateur |
- 7 points. Donnez le substantif (avec la/les marque-s du genre m. ou f. ) qui correspond aux définitions suivantes:
personne qui se trouve sans emploi, sans travail: | un chômeur, une chômeuse |
femme qui s’occupe d’une maison: | une ménagère, la femme au foyer, une bonne (à tout faire), une servante |
jeune personne âgée de 12 à 20 ans: | un-e adolescent-e (forme tronquée: un/e ado) |
toute violation d’une loi, d’un ordre, d’un traité: | une infraction, une contravention |
une situation sans issue favorable: | une impasse |
rétribution (ou rémunération) versée aux personnes exerçant les professions libérales: | des honoraires (m.pl.) |
bébé qui vient de naître: | un/e nouveau-né/e, un nourisson |
- 7 points. Remplacez les mots en italique par un verbe plus précis:
mettre quelqu’un à bout de nerfs: | irriter, énerver, agacer, exaspérer |
mettre des gens sur la liste électorale: | inscrire, enregistrer |
un bon apéritif agit sur l’appétit: | ouvre, stimule |
avoir des affronts en public: | essuyer, subir, souffrir |
avoir une autorité bienveillante: | exercer, posséder, faire preuve d’ |
diminuer de volume, en parlant d’un organe ou d’un membre physique: | s’atrophier |
sur l’autoroute 401, il y a des voitures: | circulent, roulent, passent, avancent |
- 10 points. Donnez le sens du morphème (préfixe ou suffixe) en italique; ensuite formez un autre mot à l’aide de la même composante:
Exemples | Sens du préfixe ou suffixe | Deuxième exemple |
infiltrer | dans | incorporer, incarner, insérer, inculper, installer |
infrastructure | sous, inférieur, de base, fondamental | infrason, infrarouge |
épiglotte | sur, au dessus de | épiderme, épicentre, épilogue |
sclérose | maladie chronique (non inflammatoire) | scoliose, diverticulose, tuberculose, amiantose |
expatrier | hors de, dehors | excommunier, excroissance, exalter |
bronchite | maladie aiguë (inflammatoire) | méningite, tendinite, diverticulite, appendicite |
périscope | autour | périmètre, péricarde, périphrase, périphérie |
euphorie | bon, agréable | euthanasie, eucalyptus, euphémisme, euphorie |
métaphore | à travers, au delà, qui dépasse | métamorphose, métaphysique, métabolique |
hypocrise | sous, au dessous de | hypocrisie, hypothermie, hypotension, hypodermique |
- 7 points. La colonne A vous donne la liste des chapitre que vous avez lus jusqu’à présent et la colonne B offre une brève description du thème dominant des chapitres. Mettez la lettre de la colonne B devant le titre de la colonne A auquel il correspond le mieux:
-
Colonne A: Titres de chapitre Colonne B: Thème dominant du chapitre Walter «Diversité du vocabulaire» d) dimensions régionales ou géographiques du lexique Walter «La forme des mots» f) mots d’origine savante et mots d’origine populaire Walter «Le sens des mots» g) ne s’explique complètement que par des considérations historiques et culturelles Walter «Les mouvements dans le vocabulaire» a) innovations et néologismes lexicaux Leclerc «Le fonctionnement du lexique» c) rapport fréquence ~ organisation du lexique Leclerc «Les signes non linguistiques et le brouillage des codes» e) communication non verbale Leclerc «Les structures du lexique» b) dérivation et composition - Note à rédiger en classe:
- 20 points. En plus, 5 points supplémentaires seront alloués à la qualité de votre français écrit, d’après le barème suivant: 5 = «super», 4 = «bonne», 3 = «adéquate», 2 = «passable», 1 = «laisse à désirer»
- Parmi les chapitres cités ci-dessus, choisissez-en un seul et rédigez une note où vous préciserez au moins cinq dimensions utiles à retenir, exemples à l’appui. Imaginez que le lecteur de votre texte est une personne de votre âge et sans connaissances spéciales en sémantique et lexicologie françaises.
Leclerc, «Les signes non linguistiques et le brouillage des codes» a attiré le plus d’intérêt, et je me contente de reproduire ci-dessous, avec de légères retouches, une de vos réponses:
- Le chapitre 4 de Leclerc est unique par rapport au reste du contenu de son travail. C’est dans ce chapitre qu’il fait référence aux signes non linguistiques. Car il ne faut surtout pas oublier qu’il existe de nombreuses méthodes qui servent à la communication. Leclerc affirme que les signes non-linguistiques font appel à nos cinq sens. Donc, plus précisément aux sens olfactifs, auditifs, tactiles, oculaires et gustatifs. Il existe plusieurs «signes» non-linguistiques.
- Tout d’abord, il serait juste de parler des indices. Ceux-ci sont différents des signes qui précèdent, car ils sont , eux, non-intentionnels. Par exemple, un élèvement de la voix (qui peut être fait sans le faire exprès) entre autres. Le premier signe non-linguistiques que Leclerc aborde est celui des icônes. Les icônes signifient une représentation (une image) d’une idée ou d’un objet quelconque. Par exemple, une femme, ou l’idée de la femme (comme dirait Platon!) serait représentée par l’icône universelle de la femme: [ici, l’auteure présente l’icône sous sa forme visuelle conventionnelle].
- Ensuite Leclerc aborde le signal. Le signal est une représentation d’une idée ou plutôt d’un ordre spécifique. Ce qui différencie un signal d’un icône est sa précision. Un signal est comme un système conventionnel destiné à transmettre une information précise. Dans ce cas, les exemples sont variés. Le signal peut être sous forme de panneaux routiers (p. ex., sens interdit) ou en tant que signal manuel (le doigt sur la bouche démontre le silence).
- Finalement, Leclerc aborde les symboles. Ceux-ci évoquent par leur forme quelque chose d’abstrait. Par exemple, une colombe représente la paix, tandis qu’un crucifix peut représenter le christianisme.
- Leclerc continue en parlant du brouillage ainsi que des bruits qui affectent les signes. En parlant de «bruits», Leclerc affirme que ceux-ci sont définis comme étant tout type de phénomènes qui se superpose à un signal et qui empêche ou limite sa transmission. Souvent, les bruits sont caractérisés comme étant un manque de vocabulaire requis ou un problème de prononciation. Le «brouillage» fait appel à un concept assez similaire. Le brouillage affect également la transmission des messages/signes. Par exemple, si un individu se retrouve en état psychologique plutôt déprimé ou peut-être même coléreux, le passage du message ne sera pas le même qu’à une instance «normative» [sens??].
- Bref, le chapitre 4 de Leclerc est d’un intérêt plutôt spécifique. Il force le lecteur à employer des signes linguistiques (la parole, la syntaxe, le lexique) pour décrire et bien expliquer ce qui est, tout simplement, non-linguistique.
- Le chapitre 15 de Jacques Leclerc parle du fonctionnement du lexique. Il parle surtout de trois concepts qu’on emploie pour former des mots: la morphologie dérivationnelle, la syntaxe et la sémantique. La morphologie dérivationnelle est une question de préfixes et suffixes qu’on ajoute à des bases lexicales pour en changer le sens ou la fonction. Par exemple, le mot dire devient prédire quand on ajoute le préfixe pré- (qui signifie «avant»). Le nouveau mot a une signification tout à fait différente.
- La syntaxe concerne le rapport entre les différents composants d’un syntagme. Par exemple, le syntagme pomme de terre a un sens spécifique et si on change un mot ou si on ajoute un autre élément, ce syntagme perdra le sens «patate». Orange de terre ne signifie pas la même chose que pomme de terre et, bien que théoriquement possible, le premier syntagme n’existe pas, alors que le second se dit «lexicalisé» et figure dans tous les dictionnaires du français. Aussi, on doit considérer la compatibilité entre les différents mots juxtaposes, comme, p. ex., pause-café. On ne peut pas remplacer un des éléments ou changer l’ordre des composants; dans ce cas, le mot perdra tout son sens. L’arrêt-café et le café-pause ne signifient rien pour le francophone moyen.
- Il existe encore d’autres procédés de formation lexicale, telles la siglaison, l’acronymie et la troncation. La siglaison pren la première lettre de quelques mots qui viennent ensemble comme le PQ (= parti québécois). On parle couramment du PQ (deux syllabes) au lieu de dire le parti québécois (en six syllabes).
- Aussi il y a la siglaison qui prend une partie de deux mots pour former un nouveau mot. Par exemple, le mot téléthon se compose de marathon et de télévision. Téléthon ne comporte que deux syllabes, alors que marathon de télévision en présente huit!
- Finalement, il y a la troncation, qui réduit les mots polysyllabiques en un ou deux syllabes seulement. Par exemple, le chemin de fer métropolitain est devenu simplement le métro aujourd’hui. [De même, la voiture automobile donne couramment la voiture ou l’auto.] Leclerc croit que ces trois procédés détruisent (??) la richesse de la langue et celle de la communication. Ainsi, le chapitre 15 de Jacques Lelcerc, «Le fonctionnement du lexique» présentent trois procédés qui enrichissent la langue française et trois procédés qui la détruisent.
- [Cette dernière affirmation est fort discutable. Mieux vaut dire que le chapitre 15 présente trois procédés traditionnels et trois procédés innovateurs. Les trois derniers ont ceci de commun qu’ils réduisent la polysyllabicité des mots et des syntagmes et cela de façon radicale. C’est comme si la forme préférée des mots les plus courants était mono- ou bisyllabique…, ou bien à la limite trisyllabique.]
Partie B: Note à rédiger chez soi (date-limite pour la remise: le 31 octobre 2000. J’accepte volontiers votre réponse par le courrier électronique, en pièce jointe (formats MS Word ou WordPerfect), mais conservez-en précieusement une copie dans vos archives!
- 20 points. En plus, 5 points supplémentaires seront attribués selon la qualité de votre français écrit, d’après le barème suivant: 5 = «super», 4 = «bonne», 3 = «adéquate», 2 = «passable», 1 = «laisse à désirer»
- Parmi les trois thèmes proposés ci-dessous, choisissez-en un seul et rédigez un commentaire explicatif, exemples convaincants à l’appui.
- Imaginez que le lecteur de votre texte est une personne de votre âge et sans connaissances spéciales en sémantique et lexicologie françaises.
J’affiche ci-dessous quelques-unes de vos réponses, avec pourtant de légères retouches.
- Homophonie et calembours, inconvénient ou atout? L’homophonie est un atout qui exemplifie la richesse du vocabulaire français. À cause de l’usure phonétique du français, il existe beaucoup de mots qui ont le même son, mais un sens différent. Par exemple, verre, vair, vert, ver, vers, etc. Mais ce n’est pas vraiment un inconvénient qui complique la communication, parce que lorsque le mot apparaît dans une phrase, le contexte devient évident. Quand on parle du ver dans la terre on sait de quel «ver» il s’agit. En ce qui concerne le calembour, c’est un atout qui est le résultat de cette homophonie. Le calembour est un jeu de mots qui joue avec les similarités phoniques des mots et les différences du sens. Par exemple, «On s’enlace… puis un jour… on s’en lasse… c’est l’amour» – Valéry C’est un beau calembour qui au moins nous font rire.
- Le sens ne réside pas uniquement dans le mot isolé, mais aussi dans sa forme (= sa morphologie), dans son contexte linguistique (la syntaxe), dans son contexte culturel (= la fonction référentielle) et dans les présupposés des interlocuteurs (nos attentes, nos habitudes, nos valeurs et nos moeurs, nos connaissances partagées). Discutez. Sans réponses!
- Expliquez sur exemples la différence entre les termes indice, signe, icône, signal, symbole et bruit.
L’indice: l’indice figure souvent dans le roman policier. Que ce soit Sherlock Holmes ou Maigret, l’indice est le point de départ pour le recueillement d’information. Un indice est une manifestation physique et perceptible qui a été laissé non intentionellement par le criminel et qui servira plus tard dans le roman soit à l’identifier soit à éclaircir les circonstances du crime. En parlant de signes non intentionnels et non linguistiques un exemple d’indice serait l’odeur de vin sur un passager dans le métro. L’odeur nous procure de l’information: il est probable que celui qui dégage cette odeur distinctive est en état d’ivresse. La manière dont est habillé l’homme peut aussi donner des indices quant à son état social.
L’icône: un icône est la représentation d’un objet, d’une personne ou d’un lieu qui est immédiatement reconnue comme telle. Ainsi dans un cours de chimie les étudiants représentent sous forme de schémas leur procédure, au fur et à mesure qu’ils effectuent leur expérience. Ce faisant, ils se servent de signes conventionnels pour représenter des éléments comme un microscope ou un tube à essai, ces représentations sont reconnues et comprises immédiatement par le professeur de chimie. Une photographie est aussi un icône, puisqu’un seul regard évoque en nous le mot que représente le sujet de la photo. D’autres types d’icônes sont les peintures, et les cartes géographiques. Puisque les icônes de nature artistique (peintures, photographies, etc.) sont créés par une personne qui peut, ou pas, vouloir transmettre une idée ou une impression quelconque; on dit que l’image est «codée culturellement» par tout ce qui entoure le sujet et la manière dont le sujet lui même est représenté.
Le signe: le signe est omniprésent dans notre société. Les panneaux de signalisation sont explicites, elles communiquent un message spécifique sans équivoque. Ils font cela de manière graphique, icônique, ou avec un mélange des deux, p. ex., le dessin conventionnel représentant l’interdiction de fumer. Un autre exemple de signal utilisé partout dans le monde est celui des équations mathématiques. Celles-ci sont perçues et interprétées dans la langue de celui qui tente l’équation, mais leur forme visuelle ou écrite demeure inchangée. À la différence de l’indice et l’icône, le signal n’est pas sujet à interprétation. C’est un message univoque qui a pour fonction de communiquer de façon claire et précise.
Le symbole: une armée vaincue qui ne veut plus se battre, ou un fugitif armé qui décide de se rendre à la justice ont tous deux recours à un symbole universel : le drapeau blanc. Ce puissant symbole laisse peu de doute au destinataire sur le message que celui avec le drapeau blanc concède la défaite. Le symbole universel de la paix c’est la colombe. C’est aussi le symbole des Nations-Unies. L’association entre le visuel de la colombe et l’idée de la paix à travers le monde est tellement forte qu’il est quasi-impossible de regarder la représentation d’une colombe sans y penser. Un autre symbole omniprésent à travers le monde c’est la croix de la religion chrétienne. Bien que la croix ne soit que deux morceaux de bois inégaux rattachés en forme de croix, l’idée de la crucifixion de Jésus-Christ nous vient immédiatement à l’esprit lorsqu’on voit une représentation de la croix.
Le bruit: En parlant de théorie de la communication, «bruit» signifie tout problème dans la communication d’un message voulu. Ceci peut venir d’une mauvaise connaissance du code, soit de la part du locuteur, soit de la part de l’interlocuteur. L’un peut utiliser un dialecte ou une langue avec plus d’aisance que l’autre qui hésitera et peut même aller jusqu’à utiliser des mots sans sens en essayant de se débrouiller. On appelle ces non-sens des bruits puisqu’ils rendent plus difficile la communication. Une autre situation ou le bruit devient un facteur, c’est avec l’usage d’appareils de communication tels le téléphone, le Walkie Talkie, etc., qui peuvent subir des interruptions, des parasites, ou des brouillages dans la fréquence qu’ils utilisent et ainsi compliquer la clarté ou compréhension de la conversation.
- La diversité lexicale peut présenter plusieurs dimensions. À votre avis, quelles en sont les plus importantes? Aucun preneur!
- Prouvez sur exemples que le sens des mots s’explique bien par: a) la culture, b) l’histoire, c) les innovations technologiques et/ou conceptuelles.
Le sens des mots s’explique par trois facteurs, selon Henriette Walter: a) la culture, b) l’histoire et c) les innovations technologiques/conceptuelles.
- Tout d’abord, le sens des mots expliqué par la culture est évident. Dans le lexique français (uniquement), la variété de lexèmes est presque infinie. De plus, le sens de chaque lexème n’est pas toujours universel. Plus précisément, un lexème particulier peut sifnifier quelque chose de spécifique selon un indivdu d’une région quelconque et, par la suite, ce même lexème peut avoir une signification complètement différente selon un individu d’une région avoisinante. En plus, un dictionnaire particulier peut aussi différer de définition d’un autre dictionnaire. Ces différences sont en partie dues à la culture. Le concept de «chaussure» comporte au moins 75 mots désignant des types de chaussure. Pour des canadiens (français) des boots n’ont rien à voir avec des bottines, ainsi que des espadrilles au Québec équivalent aux baskets en France (baskets au Canada n’a pas la signification «chaussures»). Henriette Walter fait également référence aux mots et expressions «numériques». Elle affirme que les expressions ayant des références numériques font partie d’une historique importante.: elle se réfère à l’étymologie. Mais, bien qu’il existe un côté historique à ces groupes de lexèmes, l’aspect culturel est toujours très présent. P. ex., faire les 400 coups. L’expression renvoie au règne de Louis XIII, donc, ce qui est maintenant une expression assez connue reste quand même attachée à la culture française européenne et non aux francophones d’ailleurs.
- l’histoire: «faire de l’étymologie», selon Walter, c’est essayer de reconstituer l’histoire des mots en débutant par leur base lexicale (= le terme d’origine, l’étymon). Puisque le lexique est immense, Walter a choisi de se concentrer sur l’évolution historique des noms propres en verbes, noms, adjectifs, etc. Voici deux exemples de ce qu’elle appelle des autonomases: Watt (James) 1736-1819, ingénieur écossais (le «watt» est une unité de puissance électrique). Béchamel (Louis de ) 1630-1703, financier et gourmet céllèbre (= sauce béchamel). De plus, Walter mentionne l’aspect géographique/historique du lexique. Une bonne partie des mots français possède une origine «géographique». Ceci s’explqieu par l’influence de l évolution phonetique. certains mots, maintenant français, sont à l’origine des noms de peuple ou des noms de lieux. P. ex., mousseline = Moussou (ville d’Iraq où l’on fabriquait cette étoffe; le mot dinde est dérivé d’une situation géographique (c’est un abrégé du mot coq d’Inde). Christophe Colomb pensait être arrivé en Inde quand il eut atteint l’Amérique. Donc, quand il remarqua cette volaille, il la baptisa coq d’Inde. Par la suite d’autres évolutions, on prit part à la création du mot que nous employons aujourd’hui, soit dinde [qui en est la forme tronquée]. À cause de cette même erreur géographico-culturelle, on désigne encore les peuples indigènes sous le nom d’Indiens ou Amérindiens].
- innovations technologiques et conceptuelles. Ces innovations sont quand même assez complexes. Il faut chercher plus loin pour obtenir le sens complet du mot. Donc, le linguiste est obligé de chercher dans plusieurs domaines: science, technique, psychologie, littérature, etc. Les innovations concpetuelles sont des termes employés pour désigner des déplacements de sens, succession d’images mentales où se fait le déplacement de sens, p. ex., à travers la métaphore, la métonymie, ou la synecdocque. D’autres innovations conceptuelles sont retrouvées dans le domaine de la littérature, p. ex., certains poètes utilisent leur propre style et produisent de «l’art nouveau». Beaucoup de phrases et mots employés dans le lexique poétique ne sont pas du tout fréquents dans le langage courant: ce sont des créations poétiques. Quant aux innovations techniques, le domaine de la science domine. De nouveaux verbes, noms et adjectifs sont créés régulièrement à partir de certains domaines scientifiques [et de nouveaux sens s’ajoutent volontiers à des termes existants, p. ex., le verbe scanner, le nom scanneur, et le nom souris.
- Qu’est-ce que la dérivation et la composition? Existe-t-il d’autres procédés d’innovation lexicale? Voir la réponse reproduite ci-dessus, et qui résume le chapitre 15 de Jacques Leclerc.
- Doublets, mots savants et mots populaires. Quelle en est l’importance en français? La diversité lexicale est dûe en partie au fait que le français a deux couches lexicales: le français populaire et le français savant. Parmi des mots empruntés au latin, les Français ont pu créer des nouveaux mots avec l’usure phonétique. Par exemple: le mot latin CAUSA a donner deux résultats en français: de mot «cause» (le mot savant) et le mot «chose» (le mot populaire). En revanche, dans les autres langues romanes, l’italien par exemple, un seul mot a résulté du mot «causa» qui a le même sens du mot d’origine. Quelque fois il est difficile de deviner le sens d’un mot populaire. Mais si le lien entre le mot populaire et le mot savant est évidente on peut chercher le sens du mot populaire dans le sens du mot savant. Le lien entre le mot savant «fraternel« et «frère» est évident et si le mot savant «fraternel» et «frère » est évident et si on connaît le mot latin «frater» d’où le mot fraternel dérive, cela aiderait à comprendre le sens du mot frère.
- Les mots changent avec le passage du temps par extensions de sens, par restrictions de sens et par «ruptures» de sens. Prouvez sur exemples la vérité de cette affirmation. Sans réponses.
- Le lexique d’une langue évolue par gains et par pertes. Prouvez la vérité de cette affirmation en discutant de quelques termes nouveaux en français (néologismes) et de quelques termes qui disparaissent ou qui ont déjà disparu (archaïsmes). Pas d’intérêt, on y reviendra.
Voici enfin d’autres réponses qui m’ont été confectionnées dans le passé…
- Les mots sont des signes, mais dans l’acte de communication il y a aussi des signes visuels, tactiles, auditifs et olfactifs. Précisez.
Dans la communication non-linguistique, il existe un système de signes volontaires, conventionnels et explicites, c’est-à-dire qui se rapportent à une intention déterminée. Les signes ont comme intention de communiquer et existent sous forme visuelle, auditive, olfactive et tactile.
Prenons d’abord les signes visuels, qui sont représentés sous forme de dessins – silhouettes (éboulis), sous forme iconique (toilettes de femmes/des hommes) ou bien sous la forme dont les firmes adoptent pour être reconnus (McDonalds, SAQ, TTC, etc…) pour n’en nommer que quelques-uns. Nous sommes exposés aux signes visuels à chaque jour, tout simplement en marchant dans la rue (circulation!). Il existe aussi des signes auditifs, tels les sirènes de police/ambulance/pompiers qui nous avertissent qu’un véhicule «d’urgence» s’apprête à passer. Il y a aussi des signes tactiles qui nous permettent de savoir que qqqn ou qqchose se présente dans notre espace. (En d’autres mots, on sait grâce aux signes tactiles (toucher) qu’une voiture nous a «rentrer dans le derrière» car on le sens.
Enfin, il y a les signes olfactifs (qui s’applique à l’odorat), et on les utilise pour décoder un message tel que le feu dans la cuisine, ou l’achat d’un nouveau parfum. Dans ces deux exemples, le récepteur serait capable de décoder les messages, soit qu’il y a quelque chose dans le four, qui ne devrait pas y être, ou bien que quelqu’un porte un parfum pour me plaire
- Quelle est la différence entre un indice et un signal, un icône et un symbole?
Les indices sont des phénomènes naturels ou culturels qui ne forment pas un système organisé ou cohérent. Les indices sont involontaires et non-intentionnels. Ils peuvent être chargés d’informations, mais leur fonction principale n’est pas de signifier. Un signal, à l’autre côté, contient une simple information qui est immédiatement compréhensible. Le signal est volontaire et donc il a l’intention de communiquer quelque message. En outre, les signaux, contrarement aux indices, forment un système bien organisé, comme une langue.
Un exemple d’un indice est les empreintes de pieds dans la neige. Ici. la personne qui a laissé les empreintes n’avait pas l’intention de communiquer un message. Mais, des personnes qui voient les empreintes peuvent conclure que quelqu’un y était déjà et on peut aussi juger la direction dans laquelle la personne est allée.
Un exemple d’un signal est l’interdiction de fumer [ image ]. Ce signal prend la forme d’un dessin et il a l’intention de communiquer un message, contrairement à l’indice. Ici, on comprend qu’on ne peut pas fumer. Ce signal doit être clair, non ambigu, et compréhensible par le destinataire, autrement il serait un icône avec sens vague.
La différence entre un icône et un symbole: Un icône est un dessin ou une image quelconque se référent à une réalité précise. Un icône remplace la réalité ou le concept qu’il évoque. En outre, l’icône est chargé de beaucoup d’informations, et il y a intention de communiquer un message. Le symbole aussi est intentionnel. Le symbole, cependant, ne réfère pas à un concpet réel et concret. Au contraire, le symbole est la réprésentation concrète d’une abstraction.
Un exemple d’un icône serait une image comme [ image ] pour référer à une femme ou une fille. Un exemple d’un symbole, à l’autre part, serait une colombe qui peut symboliser la paix.
- Donnez quelques exemples de bruits ou de brouillage de code et, pour chaque exemple, suggérez comment on pourrait contourner (ou contrer) le bruit ou brouillage.
Pour qu’il y ait communication, il faut d’abord un encodeur et un décodeur utilisant le même code. Il y a bruit dès que l’un n’utilise pas le même code que l’autre. Il peut s’agir aussi de deux individus qui veulent communiquer entre eux, l’un parle le russe l’autre le français; il leur faudra pour communiquer un autre code, l’anglais par exemple. Une mauvaise transmission peut aussi être l’objet de bruitage voulu par un adversaire.
La colère peut empêcher une bonne communication. Un état d’ébriété peut empêcher une bonne prononciation. Aussi, un Québécois de la campagne pourra difficilement communiquer ave un français de France.
La différence d’âge, de culture et niveau d’instruction peut être considérée comme «bruit» qui empêcherait la bonne communication entre les locuteurs.
Parfois, il est possible de contrer cette difficulté entre locuteurs ayant deux codes différents en joignant, le geste, le dessin pour communiquer. Et entre locuteurs de même code, la redondance peut faire communiquer le message. ex: «Non, je ne suis pas malade, ou je me porte bien, je suis en forme et en bonne santé, etc…»
- En matière de lexique, la diversité présente à la fois des avantages et des désavantages. Précisez lesquels.
La langue française consiste abondamment de la diversité; cette diversité est due aux mouvements technologiques et à la présence des régionalismes, des dialectes et des néologismes. Cette diversité a, cependant, des avantages et des désavantages. Premièrement, un des désavantages principals est le simple fait que la diversité linguistique peut causer des petits malentendus. Par exemple, si on dit «tourner la salade» parce que ça c’est l’expression utilisée dans sa propre région de provenance, quelqu’un d’autre qui entend cette expression et qui vient d’une autre région peut-être ne la comprendrait pas, parce qu’il ou elle utilise une autre expression comme «touiller la salade».
Les avantages de la diversité linguistique surpassent définitivement les désavantages. Premièrement, la diversité permet la possibilité de donner aux mots des différentes significations, ce qui rend la langue plus riche.
En outre, si on pense aux changements contibués par les jeunes, on peut voir que la diversité permet la présence des langues secrets. Par exemple, le mot «assurer» chez les jeunes a plus d’une signification: assurer peut signifier assurer comme un agent d’assurance, ou aussi l’état d’être confident en ce qu’on fait («Elle assure dans le domaine de langues!») Cette deuxième signification n’est pas connue par beaucoup d’aînés. Donc, on peut dire que c’est une manière de les exclure. Ceux qui comprennent ces expressions seront plus acceptés que ceux qui ne les comprennent pas. Est-ça mal? Je crois que non! Cette diversité et ces différences de signification contribuent beaucoup à l’originalité et la beauté de la langue française, ce qui est le meilleur avantage de tous!
- Les mots changent avec le passage du temps par extensions de sens, par restrictions de
sens et par «ruptures» de sens. Prouvez sur exemples la vérité de cette affirmation.
Extension de sens: bureau.
Au début, le lexème bureau faisait référence à une étoffe de bure, qui couvrait un meuble. Puis, on a commencé à employer ce terme pour faire référence à le meuble. Puis, on a inclut la pièce où se trouve le meuble dans la définition. Il est possible d’employer le lexème aussi pour faire référence aux gens qui travaillent dans le bureau et qui doivent travailler à leurs propres bureaux.
Un bureau peut être aussi une organisation ou un service comme Le Bureau d’investigation fédérale(= le FBI aux États-Unis).
Ce mot a plusieurs sens qui n’existaient pas au début, donc, c’est une extension de sens.
Restriction de sens: pondre
Au début, pondre était un synonyme de mettre. Aujourd’hui, on doit l’employer seulement en faisant référence aux poules et leurs oeufs (une poule pond un oeuf). Le verbe n’a plus plusiers définitions, donc c’est une restriction de sens.
Rupture de sens: faire la grève
L’origine de cette phrase n’est pas évident. Beaucoup de personnes ne savent pas que cette phrase réfère aux chômeurs parisiens qui se rassembler au bord de la mer (la grève). Il n’y a pas un lien évident entre «la grève» et «faire la grève» sans un peu d’analyse, donc, c’est une rupture de sens.
- Prouvez sur exemples précis qu’il y a un rapport entre les mots et: a) la culture, b) l’histoire, c) les innovations technologiques et/ou conceptuelles.
Il y a un rapport entre le lexique et la culture qui est évident dans l’exemple du mot «beige». Le mot vient d’une région au sud de l’Espagne qui s’appelle la Bétique. Dans cette région, il y avait beaucoup de moutons et, par conséquent, une industrie qui a produit la laine. On a désigné le couleur de la laine naturelle, beige. Puis ce mot a était généralisé comme une couleur.
L’histoire peut nous aider à comprendre le sens de cerains mots et de certines locutions. Par exemple, l’expression «faire la grève» vient d’un événement historique qui a eu lieu à Paris. Les ouvriers qui n’avaient pas de travail attendaient d’être embauchés sur la grève de la Seine. Ils ont fait la grève. Alors, il faut examiner l’histoire pour comprendre l’origine et le sens de cette expression.
Il y a aussi un rapport entre les mots et les innovations technologiques et scientifiques. Chaque fois qu’il y a une innovation, c’est nécessaire de trouver un mot pour la désigner. Quelquefois, c’est un emprunt direct de l’anglais, par exemple, «walkman». Les nouveaux mots de ce domaine peuvent produire d’autres mots. Par exemple, le mot «zapping» était pris de l’anglais et veut dire en français «changer la chaîne». Maintenant, le verbe «zapper» et le nom «zappeur» sont entrés dans le lexique du français.
Donc, la culture, l’histoire et les innovations technologiques et scientifiques donnent naissance aux nouveaux mots et enrichissent notre compréhension du lexique du français.
Corrigé du test #2 (le 30 janvier 2001)
3 points. Formez deux adjectifs à partir des termes suivants:
publier: | public, publié, publiable, impubliable, publicitaire, républicain |
amour: | amoureux, bien-aimé, enamouré, amouraché, aimant, aimable |
ordre: | ordonné, désordonné, ordinal, ordinaire, extraordinaire, ordinateur, ordinatrice |
3 points. Formez deux verbes à partir des termes suivants:
ménage: | ménager, déménager, emménager, réaménager |
bord: | border, aborder, déborder, raborder |
moeurs: | moraliser, démoraliser, morigéner |
3 points. Formez un (autre) nom à partir des termes suivants (demi-point par réponse):
net: | nettoyage (m.), netteté (f.) |
peau (f.): | pelure (f.), pelage (m.), pellicule (f.), pelleterie (f.), pellagre (f.), peaufinage (m.), peaussier (m.), peausserie (f.) |
premier: | primauté (f.), prime (f.), primat (m.), première (f.), prémices (f. pl.) |
poche (f.): | pochette (f.), pochetée (f.) |
vif (m): | vivacité (f.), vie (f.), vivacité (f.) |
plat: | platitude (f.), plateau (m.), platée (f.), platane (m.) |
coupable: | culpabilité (f.) |
pelle (f.): | pelletée (f.), pelleteur (m.), pelletage (m.) |
17 points. Remplacez les mots en italique par un terme plus précis:
rendre un animal moins sauvage: | apprivoiser, domestique, dompter |
rendre un terrain plus uni: | aplatir, terrasser, niveler |
rendre inapte à percevoir des sensations: | insensibiliser, désensibiliser, anesthésier |
crier en parlant du hibou: | (h)ululer |
crier en parlant du cheval: | hennir, s’ébrouer |
crier en parlant du lion: | grogner, mugir, rugir |
crier en parlant de la vache: | meugler, beugler, mugir |
ce conseil fait du bien: | rassure, réconforte |
dans ce cas, l’hospitalisation est absolument nécessaire: | s’impose |
dans ce cas, les médecins sont indécis: | vacillent, hésitent, sont incertains |
la vaseline est une chose qui vient du pétrole: | un sous-produit, un dérivé, une substance, un produit secondaire |
elle a utilisé trois choses dans cette salade: | ingrédients, épices |
Cette peinture est une chose remarquable: | une oeuvre (d’art) |
faire cesser le silence: | rompre, briser (CDN) |
faire disparaître des emplois | supprimer, éliminer |
faire serment devant un juge: | prêter |
faire une objection: | formuler, soulever, émettre |
Cet acrobate accomplit des choses inimaginables | des prouesses, des merveilles, l’impossible |
faire une remontrance à un enfant | réprimander, admonester, châtier, reprocher |
faire sortir avec violence | expulser, éjecter, évacuer, chasser, renvoyer |
faire tort aux intérêts d’autrui | nuire |
rendre moins soucieuse une personne | déchagriner, dérider |
rendre conforme à la loi | légaliser |
14 points. Donnez le sens de l’élément en italique; ensuite formez un autre mot à l’aide du même composant:
Lexème | Sens | Autre exemple (avec indice du genre, s’il y a lieu) |
infiltrer | dans | inhaler, incorporer, incarner, inhalation (f.) |
la psychiatrie | médecine | pédiatrie |
mammifère | qui porte | conifère (m.), calorifère (m.), argentifère, aurifère |
frigorifique | qui produit | bénéfique, maléfique, soporifique, prolifique, calorifique |
bicéphale | tête | encéphalite (f.), céphalgie (f.), acéphale, brachycéphale (dolicocéphale) |
nostalgie (f.) | douleur | névralgie (f.), céphalgie (f.), gastralgie (f.) |
misanthrope (m./f.) | homme, être humain | anthropologie (f.), philanthropie (f.) |
monogame | mariage | bigame, polygame, cryptogame |
pyromanie | obsession, folie | cleptomanie, nymphomanie, anglomanie, toxicomanie (f.) |
carnivore | qui mange | herbivore, insectivore, omnivore |
et encore d’autres, des années passées…
infrastructure (f.) | sous, inférieur | infrason (m.), infrarouge (m.) |
chronique | temps | chronomètre (m.), chronologie (f.) |
suicide (m.) | qui tue | insecticide, homicide, régicide (tous du m.) |
épiderme (m.) | peau | pachyderme (m.), dermatose (f.), dermatologie (f.), dermatologue (m.) |
orthographe (f.) | droit, juste | orthodontiste, orthophoniste (m. ou f.) |
lithogravure (f.) | pierre | lithosphère (f.), lithographie (f.), lithotripsie (f.) |
décimal | dix | décimer, décibel (m.), décimètre (m.) |
7 points. Mettez la lettre du descripteur devant le chapitre auquel il convient le mieux
Auteur et titre de chapitre | principale dimension du chapitre |
Walter, «Les facteurs de la dynamique» | d) nature de l’innovation lexicale |
Leclerc, «La sémantique lexicale» | e) vue d’ensemble des principales relations de forme et de sens |
Sauvageot, «Les vocables de même prononciation: l’homophonie» | a) convergence phonétique des mots |
Sauvageot, «Vocabulaire motivé et vocabulaire immotivé» | b) transparence et opacité lexicales |
Sauvageot, «Le problème du vocabulaire» | f) le vocabulaire français serait pauvre en terminologie et les Français seraient paresseux |
Sauvageot, «Les mots de sens opposé» | c) comment s’expriment les contrastes et contradictions de sens |
Sauvageot, «Synonymie et différenciation» | g) questions soulevées par la similitude sémantique des mots |
Partie B: Comme la dernière fois, j’affiche ci-dessous quelques-unes de vos réponses. En général, une bonne réponse était claire et complète, un peu originale sur les bords, caractérisée par un équilibre entre les généralités et les exemples. Ai-je besoin d’ajouter que le français doit tenir debout (sans trop traîner de la patte, comme un de ces «canards boiteux» de type canadien).
- Le lexique d’une langue est fait d’oppositions de forme et de sens. Même les synonymes s’opposent les uns aux autres. Discutez.
Réponse: Le lexique d’une langue contient des oppositions de forme et de sens, même dans la synonymie. Il faut qu’on comprenne ce qu’un mot signifie. Les synonymes partagent presque le même sens, mais il existe de petites différences entre eux tout de même. Chaque terme doit être employé dans un contexte particulier et approprié, donc il n’existe pas de synonymes parfaits. Par exemple, les mots mourir et décéder sont des synonymes, mais dans un certains contextes, l’un de ces termes conviendra mieux que l’autre. Décéderdécrit seulement les personnes, tandis que mourir se dit également des animaux et des plantes. Aussi, décéder est plus formel et poli. Les oppositions sont la raison qu’on doit étudier la lexicologie et la sémantique. [En plus, les systèmes linguistiques reposent sur des oppositions de forme et de sens, très souvent binaires.]
- En lexicologie, il faut toujours préférer la néologie à l’emprunt. Discutez.
Réponse: À mon avis, il faut toujours préférer l’emprunt à la néologie. Prenons le fait que si une langue résiste farouchement à l’emprunt aux autres langues, elle risque de disparaître. Il est évident qu’une majorité de langues emprunte des mots à d’autres langues. On peut dire que c’est très facile d’enrichir une langue en effectuant des emprunts à d’autres langues. On a des exemples comme le camping et bien d’autres qu’utilisent les francophones partout dans le monde. Il est plus facile d’utiliser cet emprunt que de formuler un nouveau mot français pour le dire. Les gens d’aujourd’hui sont peut-être paresseux quant il s’agit d’apprendre de nouveaux mots; ils préfèrent dire plus en se servant d’un minimum de vocabulaire.
Il faut aussi ajouter que les médias jouent un rôle important. Les gens ont tendance à utiliser le vocabulaire qu’ils entendent à la radio et à la télé plutôt que celui qu’ils trouvent dans des livres [qu’ils ne lisent peut-être pas]. Ce phénomène est appelé la langue de la publicité. Ajoutons que la langue de la publicité contient un immense vocabulaire qui résulte d’emprunts effectués à d’autres langues [et notamment à l’anglais].
Par exemple, la publicité contient des mots empruntés à d’autres langues pour communiquer le message [et pour vendre le produit]. C’est une stratégie rusée. Pour conclure, les emprunts enrichissent le vocabulaire d’une langue tout en gardant le contact avec d’autres langues qui continuent à évoluer. Si une langue évolue grâce à des emprunts, à ce moment-là, on peut la considérer comme une langue vraiment «vivante».
- Commentez les principaux facteurs qui jouent dans la motivation sémantique (liens de forme, liens de sens, liens étymologiques).
Réponse: On parle de la motivation sémantique lorsque le lien entre le sens des mots est transparent. En revanche, lorqu’il n’y a pas de lien de sens en évidence, on parle de l’immotivation.
On constate le rapport sémantique entre les mots organisation, organiser, organisateur et organisatrice, parce qu’ils partagent la même base lexicale «organise». Cette série est motivée parce qu’il y a une relation de forme qui est transparente entre ces mots. Donc, le procédé de la dérivation est relié à la motivation.
Bien que la similitude de forme soit un bon indice de la motivation, la parenté entre les mots peut être aussi le résultat de la relation de sens, ex. crainte, peur, phobie, terreur… De même, la motivation peut être le résultat des relations étymologiques, comme dans le cas de frère et fraternel, qui viennent du même étymon latin «frater». Pourtant, le lien étymologique qui relie les mots n’est pas toujours évident. Par exemple, dans la série ferme(adj.) / ferme (exploitation agricole) / fermer, affermer, affermir, raffermir / fermage, fermir,les mots sont tous reliés par l’étymon latin fermum ~ferma, mais cette série n’est pas motivée pour la plupart des francophones pour lesquels l’origine de ces mots est cachée. De même, une similitude de forme dans les lexèmes ne suffit pas toujours à classifier une série de mots comme motivée parce que deux séries apparemment semblables peuvent avoir deux étymons distincts. Ex. tache, tacher, détacher, entacher / attacher, détacher, rattacher, attache. On peut conclure que pour qu’il y ait motivation, il faut que les vocables se ressemblent par leur forme et qu’il sont proches par leur sens.
La non-motivation concerne les termes dits «opaques». Par exemple, énergumèneest immotivé parce qu’il n’est pas lié au vocabulaire d’un individu avec peu d’instruction. Les mots savants peuvent être immotivés aussi pour les personnes qui ne connaissent pas les bases savantes, ex. oculaire / ophtalmologue. Enfin, les mots empruntés par la langue française sont généralement immotivés (ex., building), parce que généralement, ils n’ont pas de relation de forme avec d’autres termes de même sens en français.
La motivation n’est pas le produit d’une fréquence d’occurrence, mais elle est plutôt liée à la connaissance que peut avoir un individu en fonction du degré des son intelligence, son instruction et sa curiosité intellectuelle.
- En matière de lexique, qui innove et pour quelles raisons? Quelles forces s’opposent à l’innovation et pourquoi?
Auparavant, c’était les écrivains et poètes qui créaient de nouveaux mots. Aussi, l’Académie française était puissante et c’était dans l’Académie qu’on décidait de quels mots devaient faire partie de la langue française ou non. L’Académie a commencé à publier des dictionnaires, mais cela a pris beaucoup de temps. Certains des mots étaient déjà archaïques et parfois avaient déjà changé de sens [avant même la publication du dictionnaire]. Donc, leur dictionnnaire n’était pas pratique et n’avait pas évolué au rythme de la société. L’Académie s’oppose toujours aux changements linguistiques, parce qu’elle est trop conservatrice.
Il faut comprendre que le lexique d’une lanngue évolue à cause des besoins de ses locuteurs. La population est la première à adopter un mot, si ce mot contribue à la communication. Certains mots sont savants ou populaires, selon l’usage qu’on en fait. Aussi les jeunes ont leur propre lexique, qui choque parfois les aînés. Parfois, les jeunes utilisent des mots que leurs parents connaissent, mais auxquels ils donnent un nouveau sens. Aujourd’hui de nouveaux mots sont créés par n’importe qui, si cette personne ne trouve pas un mot qui lui convient.
Dans le champ de la science, des mots sont créés constamment, parce que les chercheurs trouvent ou bien inventent des choses nouvelles. Il faut les nommer, donc il faut inventer des mots convenables.
Les médias, la télévision et les journaux sont aussi des outils permettant de répandre de nouveaux mots. Les médias ont certains besoins et ils créent les mots qui sont nécessaires. De tels mots sont vus, lus et entendus par beaucoup de personnes en même temps.
Il y a aussi des emprunts. Les emprunts font partie de l’innovation d’une langue, parce que ce sont des mots qu’on utilise pour communiquer. Les emprunts peuvent être des noms techniques, mais on peut aussi les rencontrer dans le quotidien, comme par exemple faire du shopping. Le mot shopping est un emprunt à l’anglais. L’évolution de la technologie, l’efficacité des médias, les nouvelles générations et les emprunts sont tous des causes de l’évolution lexicale. Cette évolution ne plaît pas à tout le monde, parce que certains croient que l’innovation en matière de lexique est nuisible pour une langue et qu’à force d’innover une langue perd son identité et son indépendance.
Question à emporter chez soi (20 points pour le contenu et 10 pour la qualité du français). Date-limite pour la remise de cette copie: le mardi 30 janvier 2001
Jusqu’à 10 points seront attribués selon la qualité de l’expression écrite; en voici le barème:
10 Spectaculaire, plus rien à demander
9 Excellent, travail exceptionnel
8 Très bien (très méritoire)
7 Bien (jugement positif).
6 Satisfaisant (jugement plutôt neutre)
5 Passable (marginal)
4 Laisse à désirer
0-3 Au dessous de la barre
À votre avis, quelle est la meilleure approche…
- Étudier, apprendre et faire apprendre les mots concrètement, par leurs relations de forme, donc par la lexicologie (p. ex., questions de morphologie, dérivation et composition, troncation, siglaison, acronymie, paronymie, classement par «familles de mots», étymologie, lexicographie et structure des dictionnaires, etc.)?
Ou bien…
- Étudier, apprendre et faire apprendre les mots abstraitement, par leurs relations de sens, donc par la sémantique (p. ex., analyse sémique, synonymie, polysémie, antonymie, hyponymie, métaphore, métonymie, dimensions sociohistoriques et géographiques, questions de nos attentes et présuppositions relatives au comportement humain, etc.)?
- N.B. Longueur suggérée: 2 pages (3 au maximum). Prière d’appuyer vos affirmations en citant des exemples pertinents. Inscrire votre nom sur chaque page.
À mon avis, la meilleure approche est d’étudier, apprendre et faire apprendre les mots abstraitement, par leurs relations de sens, donc par la sémantique .
Tout d’abord, prenons le plus petit élément conceptuel constitutif de la signification de la phrase, le sème. On peut identifier un sème en citant des lexèmes comme vache, taureau, poule et coq, tout en montrant que ces mots, même s’ils font partie du sème «animal», la différence se trouve dans le genre (femelle vs. mâle) et la catégorie biologique (bovine vs. volaille) où le terme se trouve. Cette méthode, comme le dit Jacques Leclerc, «… consiste à trouver des éléments sémantiques différenciateurs et identificateurs». Ceci dit, il est possible d’appliquer cette même méthode à des phrases dont voici un exemple: Luc est impoli ~ Luc n’est pas poli, donc deux façons différentes de dire la même chose. Bref, l’identification de sèmes nous permet de différencier entre la synonymie et l’antonymie, etc.
Maintenant, on nous dit que les mots n’ont pas seulement entre eux des relations de forme, mais aussi des relations de sens, que nous distinguons comme la synonymie, l’antonymie et l’hyponymie. Nous savons tous que la synonymie consiste de deux mots qui sont de la même classe grammaticale et qui peuvent se faire remplacer l’un par l’autre sans en changer le sens général de la phrase, ce qu’illustre l’exemple suivant: Luc dépense son argent ~ Luc dissipe son argent ~ Luc gaspille son argent.
Mais, il faut tenir compte du fait qu’il n’y a pas de synonymes parfaits, donc on ne peut pas substituer des synonymes dans le même contexte sans en modifier le sens…, même légèrement. D’après l’un des exemples que nous fournit Aurélien Sauvageot, les mots subiret essuyer ne peuvent pas commuter dans tous les contextes. Donc, on peut essuyer ou subir un échec et on peut essuyer la glace, mais on ne peut pas *subir la glace. Si la synonymie est un effet du contexte linguistique, c’est également le contexte qui rend la différenciation des sens possible.
Passons maintenant à l’antonymie, que nous comprenons tous comme un mot qui entraîne la négation du sens d’un autre mot, par exemple, petit vs. grand. Aurélien Sauvageot nous propose le concept (binaire) d’opposition, qui nous démontre qu’un terme positif peut s’opposer à plusieurs termes négatifs, comme dans l’exemple suivant: intelligent s’oppose non seulement à stupide, mais encore à sot, bête, niaiseux, simple d’esprit, etc. Sauvageot nous dit qu’une phrase de forme positive peut même exprimer un sens négatif, comme le prouve l’exemple: J’ignore le sens du verbe «ignorer». Cette phrase porte le sens «Je ne sais pas quel est le sens du verbe ignorer». Bref, il faut ajouter que le sens de l’antonymie dépend du contexte linguistique immédiat et aussi du contexte global du discours.
On parle de l’hyponymie, comme le dit Jacques Leclerc, «lorsque les sèmes constitutifs sont totalement compris dans un autre mot». Par exemple, veau, rose, vert et morceler sont respectivement des hyponymes de: animal, fleur, couleur, et diviser. Ainsi, la relation d’hyponymie est présente dans certains énoncés comme: le veau est un animal; la rose est une fleur; le vert est une couleur; morceler est une façon de diviser.
On doit porter attention aux changements de sens exprimés par Jacques Leclerc quand il dit: «une langue est totalement impuissante à se défendre contre les facteurs qui modifient le rapport entre le signifiant et le signifié». La polysémie veut dire plusieurs sens d’un mot et donc, l’ambiguïté est présente en puissance, mais le contexte linguistique nous montre qu’un mot ne porte qu’un seul sens à la fois, à l’intérieur d’un contexte linguistique précis, comme le prouve par exemple: table de bois, table ronde, table alphabétique, table des matières, etc. L’ambiguïté peut être provoquée par la volonté du locuteur, par exemple, dans: Je préfère le canard à l’alcool. Dans ce cas, on ne sait pas trop quel est le sens de cette phrase, parce qu’il faudrait un contexte plus large pour pouvoir en décoder le sens. Le sens théorique peut varier, p. ex., «j’aime mieux le canard que l’alcool» ou « je préfère (commander) le canard flambé (à l’alcool)».
On arrive maintenant à aborder l’homonymie, où la forme graphique et/ou sonore est accidentellement la même. L’homonymie est bien illustrée par la série d’exemples que voici: du bois vert, un verre de vin, un ver de terre, vers la lune, des vers de poésie. Il y a aussi les homographes comme par exemple, le président/ils président, où la forme est identique à l’écrit, mais les mots ne se prononcent pas de la même façon. Aurélien Sauvageot nous dit que plus un mot comporte de syllabes et moins il a de chances de créer des ambiguïtés. Le contexte linguistique nous fournit des éléments de désambiguïsation, par exemple: nous savons, notre savon, nos savons.Évidemment, l’orthographe fournit des indices de désambiguïsation [du moins pour l’oeil], mais de tels indices sont absents de la langue parlée, comme dans l’exemple: saut ~ sot ~ seau ~ sceau, dont la forme sonore est [so].
Enfin, Sauvageot indique qu’on est plus ou moins obligé de recourir à des procédés de désambiguïsation par le choix d’un synonyme du mot «obscur» ou bien au support d’une structure syntaxique plus large. [Des exemples seraient souhaitables ici].
Il nous faut maintenant aborder l’extension, la restriction et le déplacement de sens. Qui dit extension de sens veut dire une nouvelle acception de sens d’un mot, comme par exemple, panier qui autrefois signifiait «corbeille à pain», mais maintenant, on dit panier pour l’appareil qui permet de porter toutes sortes de marchandises.
La restriction de sens s’applique quand un mot comme traire, qui possède le sens général «tirer», mais qui est devenu un mot avec le sens spécialisé «tirer une vache». On parle de déplacement (ou rupture) de sens lorsque les sens n’ont pas de liens apparents entre eux, par exemple, canard au sens de «oiseau palmipède» et «fausse nouvelle».
La paronymie, qui est la rencontre accidentelle de deux mots phonétiquement voisins, est illustrée par l’exemple: infection ~ affection.On doit être très attentif quand on parle, surtout pour éviter de telles confusions. La métonymie est un procédé par lequel on exprime un concept au moyen d’un terme désignant un autre concept qui lui est associé par une relation n cessaire, par exemple, prendre un verre.On ne boit pas le verre, mais son contenu, du whisky par exemple.
Maintenant, la métaphore consiste à modifier le sens d’un mot au moyen d’une image ou d’une représentation mentale. En général, l’image est animée alors que le référent auquel elle s’applique est souvent inanimé. Par exemple, les pattes d’une chaise [inanimée], oule mec [animé] est un cochon. Evidemment, on veut dire que le mec a les qualités d’un cochon.
Et voici maintenant d’autres questions et réponses provenant de mes archives…
- Vaut-il mieux étudier les mots français par leur forme (questions de morphologie, lexicologie, dérivation et composition, classement en «familles») ou par leur sens (questions de sémantique, de structures syntaxiques larges, considérations socioculturelles etc)? Justifiez votre réponse.
Réponse: On ne peut pas étudier la morphologie et la sémantique en isolation. C’est pour cette raison que je ne crois pas qu’on puisse étudier les mots français sans considérer leur forme ET leur sens. Les deux types d’étude linguistique devraient être faites ensemble pour qu’on puisse avoir une plus haute connaissance et compréhension des mots français.
En étudiant la morphologie, on peut comprendre comment les mots sont formés. On peut apprendre des phénomènes linguistiques comme la dérivation, la composition (savante et populaire), la siglaison, l’acronymie et la troncation. Je crois que ces aspects doivent être bien connus pour qu’on puisse connaître plusieurs mots. Par exemple, si on prend le cas du lexème former, avec une étude de la dérivation, on comprendrait que les mots réformer, informer et déformer sont toutes dérivations du même lexème. Bien sûr, une compréhension des sens de la base lexicale et des préfixes conviendrait définitivement. Donc, si on se rend compte que ces mots sont composés d’une base lexicale et de préfixes, on aurait beaucoup moins de difficulté à comprendre leur signification. En cette manière, on peut connaître beaucoup plus de mots avec moins d’efforts, et sans devoir consulter le dictionnaire continuellement!
En étudiant la sémantique, on peut agrandir son vocabulaire. Je trouve ce fait vrai pour moi, personnellement. Par exemple, avec l’étude des sens des composés latino-grecs (l’étymologie savante), je trouve que je peux bien facilement trouver la signification d’un mot que je n’ai jamais utilisé de ma vie. En outre, avec l’étude de la sémantique, on pourrait apprendre l’importance de la syntaxe (l’ordre propre des mots dans une phrase). Sans une connaissance de cela, la langue serait très désorganisée, donc impossible à comprendre et à utiliser.
En conclusion, on peut voir qu’une étude de la forme ET du sens d’un mot convient pour étudier et pour comprendre les mots français. On doit retenir que chaque petite unité ou forme d’un mot consiste d’un sens. Donc, comment est-ce qu’on peut étudier seulement la forme, en ignorant le sens? Ce n’est pas possible. Il est inévitable qu’on doit apprendre le sens des mots pour qu’on puisse faire du sens avec leurs formes.
- Pourquoi la dynamique historique d’une langue (changements, extensions, restrictions, déplacements de sens, emprunts et néologie etc.) est-elle importante?
Réponse: Tout au long de son histoire, une langue doit s’adapter aux innovations technologiques de son époque, à l’emprunt aux autres langues et à l’évolution interne. Sans cette adaptation à la fois interne et externe, la langue se serait limitée à son environnement immédiat, figée à la période de sa naissance et donc condamnée à disparaître.
Les innovations lexicales (changements, extensions, restrictions, déplacements de sens, emprunts et néologie, etc.) sont donc des indices de la bonne santé d’une langue capable de se renouveler.
Examinons les cas suivants:
- l’évolution historique du lexème bureau, évolution par changements successifs de sens, il provient de bure «grosse étoffe de laine de coloration bune» que l’on posait sur une table à tiroirs. Aujourd’hui, non seulement il ne garde pas son sens original, mais encore son sens s’étend d’abord au meuble lui-même, puis à la pièce où se trouve ce meuble, à l’endroit où travaillent les hommes et les femmes d’affaires, les employés d’une administration ou d’une entreprise, bureau de poste, bureau de tabac, buraliste, le Deuxième Bureau(ancien nom d’un service secret français), bureaucrate, bureaucratie, bureaucratiser, la bureautique et les énoncés «le bureau fait grève», «le bureau est fermé», etc.
- La resttiction de sens à partir du sens latin: vivenda «vivres» > Fr. viande «chair».
- le déplacement, lorsque le lien entre le sens moderne et le sens ancien a été rompu ou disloqué: compagne, compagnon désignaient au moyen âge une relation symbolisée par le partage de pain, au sens moderne ces deux mots font référence à toute personne qui partage la vie ou les préoccupations d’autres personnes.
- l’emprunt de sens à d’autres langues, de l’angais, p. ex., délivrer une pizza, couper les dépenses.
- e) l’emprunt sémantique lié à l’étymologie populaire, p. ex., oeuvrer/*ouvrer «travailler» pour jour ouvrable, terme lié dans l’esprit du locuteur au verbe ouvrir.
- Si ce phénomène illustre l’évolution de la langue de l’intérieur, les domaines des mots empruntés, du néologisme, de la création artistique des publicitaires — poètes du capitalisme moderne — en enfin de la jeunesse — qui veut marquer ss différence — restent vastes et infinis.
- C’est donc, par ces innovations et par celles liées à l’évolution technologique, politique et sociale, qu’une langue répondra à des besoins expressifs et communicatifs de plus en plus pressants.
- Il se trouve que, dans le siècle où nous vivons, la révolution technologique est telle que la planète toute entière ne représente plus que ce qu’on appelle communément aujourd’hui un «village global». La libre circulation des biens et des personnes favorisent les contacts entre les langues. L’immigration, pour sa part, participe à ce phénomène «d’éclatement des langues» où chaque langue s’enrichit au contact de l’autre, au moyen d’emprunts ou de calques et décalques.
- Bref, dans le monde d’aujourd’hui où tout va très vite, et où toutes les langues sont soumises aux nouvelles conditions de communication de masse, il est important pour une langue, si elle veut perdurer, d’entrer dans une nouvelle ère de son histoire.
c) Examinez la nature de la redondance lexicale (synonymie et différenciation), de la pluralité des sens (polysémie) et de l’imprécision sémantique (métaphore, métonymie, etc.).
Réponse: La notion de la synonymie et de la différentiation renvoie à la redondance lexicale. Les synonymes sont des mots qui ont en grande partie la même signification. Deux ou plusieurs sinifiants peuvent supporter un signifié identique et on peut les interchanger dans certains contextes sans changer le sens général de la phrase. Bien que cela est le cas pour les synonymes, il faut noter que les parfaits synonymes n’existent pas. Quelque fois, on ne peut pas les interchanger sans en modifier les traits sémantiques. Quand deux mots ne sont pas de parfaits synonymes, la notion de la différentiation intervient. Cette notion dépend aussi du contexte linguistique et se manifeste quand le lecteur associe les termes synonymes à d’autres termes par lesquels ils sont motivés. La différentiation fonctionne dans les conditions dans lesquelles les mots sont utilisés et elle reflète essentiellement les synonymes qui sont utilisés dans des contextes différents, et qui ne peuvent pas être substitués les uns aux autres sans changer le sens total.
La pluralité des sens se manifeste dans la polysémie. La plupart des mots du vocabulaire disponible sont polysémiques; c’est-à-dire qu’ils peuvent avoir plusieurs sens. Plus un mot est fréquent, plus il sera polysémique. Par exemple, le mot table peut être utilisé en plusieurs sens. On a table ronde, table de bois, table d’opération. On dit que quand un mot a le même son et la même graphie, et quand il peut accepter plusieurs sens qui sont reliés, il renvoie à un seul mot polysémique. On a tendance à croire que la polysémie peut créer des ambiguïtés, mais cela n’est pas nécessairement le cas, car le mot polysémique doit être jugé dans la fonction qu’il exprime., c.-à-d., il doit être interprété selon le contexte linguistique et/ou socioculturel.
Les métaphores et le métonymes contribuent à l’imprécision sémantique dans la langue française. La métonymie est le processus par lequel on exprime des notions en utilisant la cause pour l’effet, la partie pour le tout, ou le contenant pour le contenu. Par exemple,porter un castor ou prendre un verre.
De l’autre côté, la métaphore change le sens d’un mot au moyen d’une image ou une représentation mentale associée à ce mot. En général, l’image est animée mais le référent auxquel celui-là s’applique peut être inanimé. Par exemple, les pattes d’une chaise, le pied de la montagne, ou bien le dos de l’enveloppe.
La métonymie et la métaphore créent des imprécisions dans la langue parce que les images qu’elles imposent tendent à disparaître de la conscience linguistique de l’utilisateur.
d) Expliquez, exemples à l’appui, les principales différences entre la synonymie, l’homonymie, l’antonymie, l’hyponymie et la paronymie.
Réponse: Alors que certains croient que la synonymie consiste de deux ou plusieurs vcables (signifiants) ayant la même signification (signifié), d’autres insistent qu’il existe toujours un écart entre le sens de deux synonymes. Personnellement, j’ai tendance à être d’accord avec la deuxième affirmation puisque je ne vois aucun bénéfice pour une langue de conserver des mots qui sont interchangeables dans tous les contextes (sans en modifier le sens), et donc qui ont une signification absolument identique (Sauvageot). La synonymie de devrait donc pas porter sur une identité de sens, mais plutôt sur des nuances (la différenciation) dûes aux différentes valeurs expressives de la langue (neutre, expressive, littéraire, soutenue et savante) et aux valeurs socioculturelles (ex. de synonymie:content, heureux, joyeux, gai, etc….). Les synonymes abdomen ~ ventre; patate ~ pomme de terre sont des exemples qui se rapportent à des valeurs culturelles.
L’antonymie se produit lorsque le sens d’un mot entraîne la négation du sens d’un autre mot. L’antonymie peut être au niveau de la contradiction absolue (faux ~ vrai; vivant ~ mort) ou relative (où se trouve la limite entre gentil ~ méchant; petit ~ grand?). Dans cerains cas, un processus morphologique (tel l’addition d’un morphème lié = préfixe) est nécessaire pour produire l’antonymie. On remarque, par contre, que plus on s’éloigne des termes techniques, moins absolue devient l’antonymie, et se fait plutôt sur le plan lexical (clair ~ obscur; froid ~ chaud).
Jacques Leclerc définit l’hyponymie (sous-nom) comme étant un concept ou «les sèmes constitutifs d’un mot sont totalement compris dans un autre mot» (p. 36). L’hyponymie comprend deux branches, soit l’hyponyme (le mot/ sème inlus dans la «catégorie») et l’hyperonyme («la catégorie»). Par exemple, le cheddar (hyponyme) est un fromage (hyperomyme); la tomate (hyponyme) est un fruit (hyperonyme).
La paronymie est un concept qui s’intéresse aux mots qui sont phonétiquement voisins, tout en restant distincts (vénéneux ~ vénimeux; éjecter ~ injecter). La paronymie peut souvent porter à confusion et peut même mener à l’absorption et/ou à la disparition de certains paronymes. De plus, on utilise beaucoup la paronymie dans le langage de la publicité pour attirer l’attention.
L’homonymie (même nom) comprend deux sous-catégories, soit les homophones (mots à prononciation identique et orthographe différente) est les homographes (mots à orthographe identique et prononciation différente). En français, les homophones sont majoritairement mono- ou bisyllabiques et donc les mots savants (habituellement polysyllabiques) sont rarement homophones. L’homophonie se raporte à l’oral tandis que l’homographie se rapporte à l’écrit. Exemples d’homophones: vers, verre, vert, ver, vair…; met, mes, mais, mets…; ses, ces, s’est , c’est… Exemples d’homographes: couvent ~ couvent (les poules couvent leurs oeufs derrière le couvent), violent ~ violent (des hommes violents violent des femmes), président(s) ~ président (les présidents président les réunions), résident ~ résident (les résidents résident dans cette résidence).
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Corrigé du test #4 Disponible sous format Adobe Acrobat
Corrigé du test #5 Disponible sous format Adobe Acrobat
Et, en fin de parcours, joyeux printemps à toutes et tous! Merci d’avoir été là…