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Cours AS/FR 2100 6.0: Initiation à la description linguistique du français / Introduction to the Linguistic Study of French

Formats, résultats et corrigés de tests AS/FR 2100.6 janvier-avril 1999. Pour obtenir ce que vous cherchez, cliquez sur une des rubriques suivantes:

Format du test #3
Format du test #4
Format du test #5

Résultats du test #3
Résultats du test #4
Résultats du test #5

Corrigé du test #3 
Corrigé du test #4 
Corrigé du test #5

    • Le test #3 comporte des questions ponctuelles et précises, à réponses courtes. Si vous ne retrouvez pas tout de suite la réponse, passez à la question suivante. Vous ferez mieux de réfléchir avant le test, puisque 50 minutes ne laisse de repos ni pour la rêvasserie ni pour le blablabla. Pour la même raison, aucun dictionnaire ou document ne sera permis.
    • Le test porte sur le contenu des trois chapitres de Léon (10, 11 et 13), non pas sur les notes Internet qui sont une manière de vous initier en douceur au manuel, non plus sur les questions à la fin des chapitres, qui sont là pour tester si vous avez bien compris le texte. Il n’y aura pas de questions à choix multiple, ni de vrai/faux, je regrette. Pour ceux et celles qui adore ça, je penserai à vous la prochaine fois. Il y a un tout petit peu de choix, mais pas beaucoup, compte tenu du fait que les trois chapitres sont relativement courts.
    • Bref, le test vise à couvrir autant de terrain que possible en peu de temps. Seront récompensés ceux et celles qui auront:
    • bien étudié et assimilé le contenu des trois chapitres (10, 11 et l3)
    • bien examiné les notes hebdomadaires affichées sur Internet
    • été bien branchés en salle de classe.


Format du test #3
Question #1 (10 points): Reliez les termes aux définitions. Les termes et définitions vous seront donnés.
Question #2  (10 points): Illustrez 10 catégories par des exemples (2 exemples par catégorie). P. ex. Citez deux mots composés selon le modèle de composition française (ex. croque-morts et ………?)
Question #3 (6 points): Identifiez les parties du discours d’après la fonction réelle qu’elles ont dans un contexte linguistique précis. Exemple: Le mieux est l’ennemi du bien (=substantifs, parce que précédés de déterminant; mots désignant des concepts de type nominal)
Question #4 (4 points): Question visant l’identification des marques de genre et de nombre, et à l’écrit et à l’oral. L’exemple sera donné, l’analyse c’est à vous…
Question #5 (10 points): Illustrez par un exemple une dizaine de catégories de dérivation et de composition.
Question #6 (5 points): Question qui vous demande d’analyser linguistiquement un terme qui vous sera donné, p. ex. le reverdissement. Rassurez-vous, je ne vous donnerai pas le terme reverdissement.
Question #7 (5 points): Définition à fournir. Seront évaluées ici la clarté de votre explication et l’excellence de votre français écrit.


Format du test #4:

  • Le test #4 commence à prendre forme… S’il y a changement quelconque, vous le trouverez  affiché ici le vendredi 5 mars au plus tard. La majorité des questions partent d’un exemple concret. Voici ce que je peux vous dire touchant le format:

 Question 1: Choix multiples (10 points)
Question 2: Vrai ou faux? (5 points)
Question 3: Statut (= fonction grammaticale) des sous-groupes syntaxiques, p. ex. GN, GV, GP (9 points).
Question 4: Caractéristiques de la phrase passive (5 points)
Question 5: Transformations de la phrase française (7 points)
Question 6: Analyse d’une phrase ambiguë (4 points)
Question 7: Arborescence à faire (10 points)


Format du test #5:

  • Question 1: Rattachez le terme à sa définition (10 points)
  • Question 2: Rattachez l’exemple à sa catégorie (10 points)
  • Question 3: Affirmations vraies ou fausses (5 points)
  • Question 4: Supprimée (pour cause de renumérotation!)
  • Question 5: Question sur les contextes linguistiques et situationnels (6 points)
  • Question 6: Question sur la métonymie et la métaphore (3 points)
  • Question 7: Question sur la correction et l’acceptabilité des phrases (3 points)
  • Question 8: Question sur la variation stylistique (5 points)
  • Question 9: Question sur la pragmatique et les présupposés (3 points)
  • Question 10: Note à rédiger (choix de trois thèmes; vous répondrez à un seul)
  • (5 points)
  • *Comme promis, 5 points supplémentaires seront attribués globalement selon la qualité de votre français écrit. Ainsi, le test compte en tout et pour tout 55 points. Bonne chance à tout le monde!


Résultats du test #3

Nombre de A+ 2 (avec mes respectueuses félicitations)
Nombre de A 15 (travail extraordinaire)
Nombre de B+ 4 (très méritoire)
Nombre de B 4 (méritoire avec promesse)
Nombre de C+ 8 (très satisfaisant, vous n’êtes pas loin du B)
Nombre de C 8 (satisfaisant, mais il faut remonter la pente)
Nombre de D+ 5 (il est temps de rehausser ses chaussettes)
Nombre de D 5 (vous pouvez mieux faire, je le sais, vous aussi j’espère)
Nombre de F 7 (fais gaffe mes amis, c’est la zone de danger)

Nombre de copies écrites: 58
Note médiane: 34 ou C+
Note moyenne: 32,5 ou C+
% d’étudiants ayant obtenu le statut «honours» 57%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «ordinary» 31%
% d’étudiants ayant échoué 12%


Résultats du test #4

Nombre de A+ 4 (avec mes respectueuses félicitations)
Nombre de A 8 (travail extraordinaire)
Nombre de B+ 10 (très méritoire)
Nombre de B 4 (méritoire avec promesse)
Nombre de C+ 7 (très satisfaisant, vous n’êtes pas loin du B)
Nombre de C 8 (satisfaisant, mais il faut remonter la pente)
Nombre de D+ 4 (il est temps de rehausser ses chaussettes)
Nombre de D 8 (vous pouvez mieux faire, je le sais, vous aussi j’espère)
Nombre de F 3 (fais gaffe mes amis, c’est la zone de danger)

Nombre de copies écrites: 56
Note médiane: 34,25 ou C+
Note moyenne: 34 ou C+
% d’étudiants ayant obtenu le statut «honours» 59%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «ordinary» 35.7%
% d’étudiants ayant échoué 5.35%


Résultats du test #5

Nombre de A+ 8 (avec mes respectueuses félicitations)
Nombre de A 13 (travail extraordinaire)
Nombre de B+ 12 (très méritoire)
Nombre de B 9 (méritoire avec promesse)
Nombre de C+ 8 (très satisfaisant, vous n’êtes pas loin du B)
Nombre de C 5 (satisfaisant, mais il faut remonter la pente)
Nombre de D+ 0 (il est temps de rehausser ses chaussettes)
Nombre de D 2 (vous pouvez mieux faire, je le sais, vous aussi j’espère)
Nombre de F 2 (fais gaffe mes amis, c’est la zone de danger)

Nombre de copies écrites: 57
Note médiane: 38 ou B+
Note moyenne: 39 ou B+
% d’étudiants ayant obtenu le statut «honours» 84,2%
% d’étudiants ayant obtenu le statut «ordinary» 12,28%
% d’étudiants ayant échoué 3.5%


Corrigé du test #3

Université York
Faculté des lettres
Département d’études françaises
As/Fr 2100 6.0: Introduction à la description linguistique du français
Test # 3 – Semaine du 1 février 1999

I. Termes et définitions (10 points): Trouvez la définition qui convient le mieux à chaque terme ou concept. Placez le numéro de la bonne définition devant le terme qui convient.

8_____ morphème 3______ flexion
5_____ morphème zéro 10_____ lexème (= base lexicale)
4_____ sémantique 1_____ composition
6_____ amalgame 7_____ morphologie
9_____dérivation 2_____ syntaxe

1) procédé qui combine deux ou plusieurs noyaux lexicaux autrement indépendants pour en tirer une entité nouvelle

2) étude des possibilités de combinaison de mots pour en former des groupes et les combinaisons de groupes pour en former des phrases

3) nom donné à la marque morphologique qui ajoute une valeur grammaticale à un verbe

4) étude du “sens propre” des mots, des groupes et des phrases et aussi de leurs implications secondaires

5) concept signifiant que les valeurs grammaticales sont parfois signalées par l’absence d’une marque morphologique visible ou audible

6) combinaison de deux éléments autrement indépendants en une seule unité à la fois morphologique et phonologique

7) étude de la structure des mots, des formes et des catégories grammaticales

8) unité exprimant une nuance, valeur ou distinction surtout grammaticale (genre, nombre, temps, mode etc.)

9) procédé qui consiste à créer des mots par affixation

10) unité exprimant des informations surtout de type conceptuel (chose, idée, objet, action, etc.)

II. (10 points). Illustrez les catégories suivantes par des exemples (à noter que chaque réponse comporte deux parties. S. V. P., ne pas répétez un exemple déjà donné soit par vous, soit par le professeur).

1) Paire de mots ou la distinction de genre coïncide parfaitement avec une distinction de sexe biologique, type un coq ~une pouleRéponse: un frère ~ une soeur

2) Deux mots où la distinction de sexe n’est pas marquée par une différence morphologique de genre, type une girafe.
Réponse: 1) un crapaud
Réponse 2) une grenouille

3) Paire de mots ou le féminin a subi un glissement de sens nettement péjoratif ou défavorable pour la femme, type: un maître~une maîtresseRéponse: un danseur ~ une danseuse

4) Paire de mots ou le genre effectue une distinction lexicale, type un livre ~une livre.
Réponse: le/la poste, le/la voile, le/la mode

5) Paire de mots qui montre que la variation régionale peut affecter le genre des substantifs, type un job (France) ~ une job (Québec).
Réponse: une partie (France) ~ un party (Québec)

6)Paire de mots où la différence singulier~pluriel effectue un changement du sens lexical, type le ciseau~les ciseaux.
Réponse: une nouille ~ des nouilles, la pâte ~ les pâtes

7) Paire de mots ou le masculin est marqué par un suffixe désignant le masculin et le féminin est marqué par un suffixe clairement apparenté désignant le féminin.
Paire: un chanteur ~ une chanteuse

8) Deux mots utilisés habituellement au pluriel en français, type les vacances.
Réponse 1): les gens
Réponse 2): les noces

9) Deux paires de mots où le terme de base change de forme alors qu’il y a suffixation, type eau ~ aquatique.
Paire 1) fleur ~ floral, lis ~ lecteur
Paire 2) nuit ~ nocturne

10) Paire de titres où le lexème (= le terme de base, la base lexicale) porte une marque morphologique de sexe et de genre féminin à l’écrit mais pas à l’oral: 
Réponse: un docteur ~ une docteure

III. Parties du discours (6 points). Identifiez les éléments en italique par le terme qui leur convient le mieux, compte tenu du contexte réel dans lequel le mot se trouve.Termes: substantif, adjectif, verbe, adverbe, déterminant, pronom, conjonction, préposition, interjection).

    • Je ne vais pas à York parce que je suis malade. Réponse: conjonction
    • À Vari Hall, il y a un va-et-vient constant. Réponse: substantif = nom
    • Hé là, comment ça va? Réponse: Interjection
    • Ben, je passerai te voir après. Réponse: Adverbe (de temps)
    • Avec des si et des mais, on mettrait Paris en bouteille. Réponse: substantifs = noms
    • Grâce aux lunettes Lenscrafters, on peut voir clair. Réponse: adverbe (de manière)

IV. (4 points) Dans l’exemple suivant, encerclez les marques du pluriel d’abord à l’écrit, ensuite à l’oral:

Ils vendent des arbres pour les fêtes. (1 point)

[Il vãd dez aRbR puR le f:t] (1 point)

Ensuite, expliquez brièvement la différence entre le code écrit et le code oral relative à l’expression du nombre (2 points): Il y a 6 marques de pluralité à l’écrit, 3 à l’oral. Les marques à l’écrit ne sont pas identiques aux marques à l’oral. À l’écrit, le pluriel est marqué par des morphèmes liés ou dépendants. À l’oral, le pluriel est marqué soit par une consonne audible à la fin du verbe [vãd], soit par un déterminant [dez, le]. L’écrit est redondant, l’oral est économique.

V (10 points). Illustrez par un exemple pertinent les catégories de suffixation suivantes:

    1. mot portant un suffixe nominal: le bavardage
    2. mot portant un suffixe adjectival: paresseux
    3. c) mot portant un suffixe adverbial: lentement
    4. d) mot portant un préfixe séparable: non renouvelable
    5. e) mot portant un préfixe inséparable: irresponsable, incapable
    6. f) mot portant un préfixe à valeur intensive: hypersensible, supermarché
    7. g) mot portant un préfixe à valeur factitive: enterrer, entourer, enfourner
    8. h) mot composé selon le modèle de composition française: eau de Cologne
    9. i) mot composé selon le modèle de composition savante (latino-grecque): polyvalence
    10. j) mot composé selon le modèle de composition savante, mais dont les éléments sont français: abribus, autobus, airbus

VI (5 points). La cohésion des mots composés. Les mots composés sont des groupes figés, exprimant un sens nouveau et différent de leurs composantes individuelles. Testez le mot un four à micro-ondes selon les critères suivants. Dites d’abord si le critère s’applique en encerclant le oui ou le non. Ensuite prouvez votre affirmation.

    • les mots composés n’acceptent pas la commutation des termes du bloc

Oui ou non? Et voici la preuve… On ne peut pas dire une chaise à micro-ondes, un four à maxi-ondes sans détruire le sens global du mot composé

    • Les mots composés n’acceptent pas les expansions habituelles

Oui ou non? Et voici la preuve… On ne peut pas dire un four à micro-ondes et à maxi-ondes et à ondes variables ni j’ai un four et robot et casserole à micro-ondes

    • On ne peut pas ajouter un terme à l’intérieur de l’unité que forme un mot composé

Oui ou non? Et voici la preuve… On ne peut pas dire un four que j’aime beaucoup à micro-ondes

    • On ne peut pas reprendre un mot composé en partie; il faut le répéter intégralement.

Oui ou non? Et voici la preuve… Ici, c’est faux. On peut dire en fait un micro-ondes avec le sens «un four à micro-ondes» Mais si on dit un four, on tombe dans l’ambiguïté (sens habituel «oven»)

    • un mot composé authentique est lexicalisé; on va donc le retrouver dans un bon dictionnaire

Oui ou non? Et voici la preuve… On trouvera dans un bon dictionnaire de publication récente les termes un four à micro-ondes et un micro-ondes

 VII (5 points). Définition à fournir (5 points). Répondez à l’une ou l’autre partie!

Ou bien…
À partir de l’exemple défaire, définissez avec précision le terme préfixe (cinq critères).

Un préfixe comme dé-, sens privatif ou négatif est:

  • lié au terme de base (faire)
  • précède le terme de base
  • modifie le sens du terme de base
  • ne change pas la catégorie grammaticale du terme de base (faire et défaire sont des verbes)
  • est polyvalent et peu se combiner avec des termes de base appartenant à différentes catégories morphologiques: déloyal (adj.), démystifier (verbe), démystification (substantif), défavorablement (adv.)

Ou bien donc…
À partir de l’exemple le drainage, définissez avec précision le terme suffixe (cinq critères).

Suffixe nominal -age, «action ou acte de faire ce que signifie le terme de base»:

    • lié au terme de base (drain-)
    • suit le terme de base
    • modifie légèrement le sens du terme de base drain- > drainage)
    • change la catégorie grammaticale du terme de base
    • est univalent en ce sens que le suffixe -age ne forme que des noms, du genre masculin, p. ex., le bavardage, le placotage, le ramassage, le nettoyage
    • dans le nom image, du genre féminin, on peut accentuer le fait que -age n’est pas un suffixe et que im- n’est pas un terme de base ayant un sens lexical reconnaissable


Corrigé du test #4

Université York
Faculté des lettres
Département d’études françaises
As/Fr 2100 6.0: Introduction à la description linguistique du français
Test # 4 – Semaine du 8 mars 1999

I. Encerclez la lettre précédant la MEILLEURE réponse (10 points):

La base du lexique français est:

        1. le grec ancien
        2. le latin parlé (ou populaire)
        3. le latin soigné (ou classique)
        4. l’ensemble des langues romanes

Les onomatopées et les mots expressifs sont:

        1. des termes vulgaires
        2. des signes motivés
        3. de mots de la langue enfantine
        4. des représentations de cris d’animaux

En général, les linguistes considèrent l’emprunt comme:

        1. une source d’enrichissement lexical
        2. une source de contamination lexicale
        3. le signe d’une langue pauvre
        4. l’indice d’une langue qui meurt

Rosbif (< roast beef) est un exemple de:

        1. intégration phonétique
        2. intégration syntaxique
        3. calque sémantique
        4. terme gastronomique emprunté au chinois

Qui dit lexique parle surtout des:

        1. lexèmes
        2. morphèmes
        3. lexèmes, morphèmes et flexions
        4. vocabulaires spécialisés

La différence entre vocabulaire disponible et vocabulaire spécialisé est une question de:

        1. snobisme
        2. classe sociale
        3. région géographique
        4. fréquence d’occurrence

Le lexique français a plusieurs couches. Indiquez la couche qui n’appartient pas:

        1. la couche savante
        2. la couche littéraire
        3. la couche populaire
        4. la couche paronymique

Le terme Club des Lions est un exemple de:

        1. emprunt homophone
        2. emprunt morphologique
        3. emprunt traduit ou caché
        4. calque phonologique

Lat. legalem > Fr. loyal ou légal. Voilà une paire de:

        1. doublets
        2. mots savants
        3. mots dont l’un est plus correct que l’autre

Le mot alcool vient de la langue:

        1. française
        2. arabe
        3. celtique
        4. russe

II. Vrai ou faux? (5 points): Placez la lettre V ou F devant l’affirmation, selon qu’elle est ENTIÈREMENT VRAI ou non. Toutes les affirmations sont vraies.

        1. L’étymologie populaire est la tendance que nous avons tous d’attribuer une forme ou un sens connu à un terme inconnu ou mal connu; elle se rapproche donc de la paronymie. Pour cette raison, une étymologie populaire est généralement une étymologie fausse ou erronée.
        2. Dans le verbe réaliser «rendre réel» ou «se rendre compte de», le sens anglais s’ajoute au sens français d’origine. On a affaire ici à un emprunt sémantique (= calque sémantique).
        3. Le lexique est une liste ouverte à laquelle on peut toujours ajouter un nouveau terme; ainsi le lexique est théoriquement infini. Par contre, un vocabulaire est une liste de termes limités à un certain usage qu’on fait du lexique, p. ex., le vocabulaire de Molière, le vocabulaire de l’informatique.
        4. La syntaxe s’intéresse à la structure des phrases et aux sous-groupes qui permettent de former des phrases. Elle s’intéresse également aux différentes interprétations et aux différentes structures que peuvent présenter des phrases superficiellement identiques.
        5. La syntaxe est constituée d’un ensemble de règles abstraites, qui résident dans le cerveau humain. La description de ces règles permet de préciser les phrases qui sont grammaticales et acceptables, et d’identifier celles qui ne le sont pas. Les règles syntaxiques sont en nombre fini, mais elles permettent aux locuteurs de produire un nombre infini d’énoncés.

III. Statut syntaxique des GPs (9 points): Dites quelle est la fonction grammaticale des GPs en caractères gras (des compléments de types variés):

Elle nous a accueillis avec un sourirecomplément circonstanciel  (= c.c.) de manière

Il s’est coupé avec un canif.  c.c. d’instrument

Il a donné un cadeau à sa soeurcomplément d’objet indirect

L’établissement ferme à 9 heures. c.c. de temps

Georges est respecté de ses amiscomplément d’agent exprimant une relation continue ou permanente

Le bûcheron sort de la forêtc. c. de lieu

Je suis satisfait de ces résultatscomplément de l’adj. (ou du ptc. passé) satisfait

Le chien a été malmené par le chatcomplément d’agent

Il nous a téléphoné par erreurc.c de manière

IV. (5 points). Donnez les phrases passives qui correspondent aux phrases actives suivantes LORSQUE CELA EST POSSIBLE. Si la transformation passive est impossible, écrivez un X et dites la ou les raisons pour lesquelles la passive est impossible.

Noël a un chat. Impossible. Ici, avoir exprime la possession. Bien que transitif, avoir est un verbe d’état (= état de possession), classe de verbes qui n’accepte pas la transformation passive. Par ailleurs, les phrases qui présentent un c. objet direct à l’indéfini (= un/des) acceptent difficilement la transformation passive.

Elle mange des nouilles. Impossible ou inacceptable. Ici, le GN complément d’objet direct est un pluriel de l’indéfini (une/des nouilles). Les verbes transitifs qui ont un objet direct de cette nature n’acceptent pas la transformation passive.

Katrina mord les chiens.  Les chiens sont mordus par Katrina. P qui accepte  la transformation passive, normalement. parce qu’elle présente un verbe transitif et un c. d’objet direct exprimé au défini (= les chiens).

Édouard arrive demain matin. Impossible. Le verbe est intransitif et n’a pas de c. d’objet direct. Tous les verbes exprimant le mouvement (ou l’immobilité) sont comme cela.

Le professeur a répondu à la question. Impossible de dire: *La question a été répondue par le prof. Un complément d’objet indirect ne peut jamais devenir le sujet d’une phrase passive. Comparez l’anglais: The prof answered the question –> The question was answered by the prof. En français, on répond À une question (answer TO a question). En anglais, one answers a question (objet direct).

V. (7 points) Transformez les phrases suivantes selon les indications données:

        1. Les médecins soignent les malades. Interrogation par l’insertion d’un pronom personnel: Les médecins soignent-ils les malades?
        2. Les médecins soignent les malades. Interrogation partielle:  Quels médecins soignent les malades? Les médecins soignent quels malades? Pourquoi les médecins soignent-ils les malades? De quelle manière les médecins soignent-ils les malades?
        3. Fais tes devoirs! Phrase impérative avec une note de mépris: (Toi,) tu fais tes devoirs (petit imbécile)!
        4. Fais tes devoirs! Phrase impérative de type subjonctif: Il faut que tu fasses tes devoirs! Je veux que tu fasses tes devoirs!
        5. Je sors de mon appartement. Négation partielle ou nuancée: Je ne sors que rarement de mon appartement. Je ne sors plus guère de mon appartement.
        6. Jean-Claude a bien réparé ma voiture. Transformation passive, polarité négative: Ma voiture n’a pas été bien réparée par Jean-Claude.
        7. Une autre manière de dire: Cela n’est pas fait en bonne société! et qui évite la forme passive: Cela ne se fait pas en bonne société! On ne fait pas cela en bonne société!

VI. (4 points) La phrase, Le bûcheron sort du bois, est ambiguë parce qu’elle se prête à deux interprétations. Traduisez la phrase en anglais, de manière à faire ressortir clairement ces deux interprétations.

Première interprétation (traduction anglaise 1 point): The woodsman (logger, lumberjack) takes out (some) wood.

Quel est le statut syntaxique (= la fonction grammaticale) du groupe du bois dans la première interprétation? (1 point):
du bois est un GN complément d’objet direct. Du est l’article partitif, exprimant une quantité imprécise de quelque chose qu’on ne peut pas compter ou chiffrer.

Deuxième interprétation (traduction anglaise 1 point):  The woodsman (logger, lumberjack) comes out of the woods.

Quel est le statut syntaxique (= fonction grammaticale) du groupe du bois dans la deuxième interprétation (1 point): du bois est un c.c. de lieu. Ici, du représente la préposition de «of, from» suivi du déterminant le «the».

VII. (10 points). Faites l’arborescence (= l’indicateur syntagmatique) qui correspond à la phrase suivante): Pierre cherche désespérément la femme de ses rêves à Chicoutimi.  Corrigé sur votre copie du test.


Corrigé du test #5

Université York
Faculté des lettres
Département d’études françaises
As/Fr 2100 6.0: Introduction à la description linguistique du français
Test # 5 – Semaine du 5 avril 1999

Nota bene: 5 points supplémentaires seront attribués, globalement, à la qualité de votre français écrit, selon le barème ci-dessous. Ainsi, le test #5 comporte 55 points en tout. 5 = «Excellent», 4 = «Bon», 3 = «Adéquat», 2 = «Laisse à désirer», 1= «Faible»

I. Rattachez le terme à sa définition, en plaçant la lettre de la définition devant le terme qui convient le mieux (10 points):

E  analyse sémique ou componentielle
I   sémantique
J  pragmatique
B  champ notionnel
A  sens linguistique
G  discours
H  sens contextuel
F  sens connotatif
D  champ lexical
C  champ morphologique

        1. sens premier d’un terme, noyau dur de sens, sans égard au contexte linguistique ou situationnel (très proche du sens dénotatif)
        2. tous les termes qui peuvent se regrouper autour d’un même sémème, p. ex., [parenté et membres de la famille]
        3. ensemble de termes qui présentent un même morphème ou une même base lexicale
        4. famille de mots définie à partir d’un mot thème, p. ex., les meubles
        5. identification et classement des unités minimales de sens servant à définir un ensemble de termes de sens rapproché
        6. sens ajouté à un terme par l’emploi qu’on en fait dans des circonstances particulières, ex. camarade dans l’usage syndicaliste
        7. ensemble d’enoncés (oraux ou écrits) qui constituent un sens étendu et cohérent; concept apparenté à la pragmatique
        8. sens pris par un terme dans un énoncé particulier, p. ex., Le mot poisson signifie «plaisanterie» dans l’expression «un poisson d’avril»
        9. domaine qui s’occupe des manifestations explicites du sens
        10. domaine qui s’occupe des manifestations implicites du sens, relativement aux actes de communication

II. Rattachez l’exemple à sa catégorie, en plaçant la lettre qui convient le mieux devant la catégorie (10 points):

E____ comportement délocutif A) portions (nom) et portions (verbe)
H___ antonymie polaire B) Je m’engage à répondre à votre courrier électronique.
F___ antonymie scalaire C) travail ~ boulot
G___ homophonie D) unité minimale de sens
A___ homographie E) Pepsi est une boisson gazeuse qui se vend à York
C___ variation stylistique F) jeune ~vieux
D___ sème G) sot, seau, sceau, saut
B___ acte illocutoire H) mort ~ vivant (force commissive)
J___ acte perlocutoire I) loyal ~ déloyal
I____ antonymie morphologique J) Si tu ne manges pas tes légumes, tu n’auras pas de dessert!

III. Vrai ou faux? (5 points): Placez la lettre V ou F devant l’affirmation, selon qu’elle est ENTIÈREMENT vraie ou non.

V___ Le signe linguistique est composé d’un signifiant (= la forme écrite ou sonore) et d’un signifié (= l’image mentale
ou notionnelle, le concept). Ces deux éléments renvoient habituellement à un référent (= la réalité dans le monde réel).

F___ Il y a trois types de présupposés, les présupposés lexicaux, les présupposés grammaticaux et les présupposés
argumentatifs.

V___ La sémantique, c’est l’étude du sens des mots et des énoncés dans leurs contextes linguistique et situationnels
tandis que la pragmatique est l’étude du discours, des attitudes et des actes de communication

V___ La valeur d’un terme vient des relations qu’il entretient avec d’autres termes de sens rapprochés, et qui constitue
avec lui un paradigme, p. ex., triste, morne, sombre, lugubre, morose, gai, content, heureux, joyeux, enchanté, envoûté

F___ La métaphore est une figure de rhétorique consistant à substituer une image, généralement tiré de la nature
animée, à un terme métonymique

Va). Exception faite du sens premier «girl», donnez au mot FILLE trois autres sens en plaçant le terme dans trois contextes linguistiques différents (= trois phrases différentes) (3 points).

Sens 1: «daughter» ~ «son» Phrase 1: As-tu visité la page d’accueil de ma fille?
Sens 2: «grand-daughter» ~ «grand-son» Phrase 2: Es-tu la petite fille de quelqu’un?
Sens 3: «femme célibataire» Phrase 3: Préfères-tu les jeunes ou les vieilles filles?
Sens 4: «femme de moralité douteuse» Phrase 4: Pas mal de gens se choquent devant le nombre de filles qui traînent dans les rues de Toronto.

Vb). Donnez au mot GLACE trois sens différents en imaginant trois situations différentes dans lesquelles on pourrait utiliser le terme (3 points).

Sens 1: «crème glacée» Situation 1: On est devant l’établissement Baskin-Robbins
Sens 2: «miroir» Situation 2: Louis XIV assis devant un miroir dans sa chambre.
Sens 3: «vitrine» Situation 3: Faisant le touriste devant un commerce au coeur de Paris

VI. Classez les exemples suivants en métonymies ou métaphores en plaçant la lettre qui précède l’exemple dans la catégorie appropriée (3 points):

a) boire une bonne bouteille d) les épines de l’amour
b) commander un plat délicieux e) tu es mon gros méchant loup
c) tu perdis la tête entre mes bras f) les pattes d’une chaise

Métonymie: abc
Métaphore: def

VII. Bien que parfaitement corrects sur le plan syntaxique, les énoncés suivants sont inacceptables sur le plan de la sémantique. Choisissez UN SEUL des exemples ci-dessous et expliquez pourquoi il est inacceptable (3 points)

        1. *La vérité fait du jogging dans le parc.
        2. *Mon chat envisage déjà de faire carrière dans la technologie de l’information.
        3. *Mes idées vertes et incolores dorment furieusement.

Réponse a:
Le verbe transitif faire exige un sujet [+ animé], et le syntagme faire du jogging exige un sujet [+humain]. Le sujet (la vérité)
est [+abstrait] et ne prend qu’un verbe d’état, comme être ou avoir. La qualité abstraite du sujet est incompatible avec l’activité concrète exprimée par le verbe faire. Donc, incompatibilité entre le sujet et le verbe.

Réponse b:
Envisager et faire carrière… deux verbes qui exigent un sujet [+humain], capable de réfléchir sur son avenir. Par
ailleurs, le GV faire carrière dans la technologie de l’information demande une intelligence avancée, ce qui n’est pas
le fait des animaux. D’où l’incompatibilité entre le sujet (mon chat) et la suite de la phrase.

Réponse c:
Le verbe dormir exige un sujet [+animé] alors que mes idées est [-animé] et [+abstrait]. Les abstractions
(mes idées) ne prennent pas d’adjectifs de couleur. Par ailleurs, les adjectifs vertes et incolores se contredisent et
s’excluent mutuellement. L’adverbe furieusement suppose un verbe exprimant une activité alors que dormir
(intransitif, verbe d’état) suggère l’absence d’activité.

Dans tous les cas, on a affaire à des sèmes sélectifs. Les sèmes (unités minimales de sens) qui caractérisent le verbe
doivent être compatibles avec ceux qui caractérisent le sujet, autrement la phrase sera jugée inacceptable par un locuteur francophone normal. Les substantifs abstraits ne prennent pas d’adjectifs concrets, les verbes exprimant un état (dormir) ne prennent pas d’adverbes exprimant l’activité (furieusement) et les adjectifs ne doivent pas se contredire (vertes et incolores sont des antonymes polaires).

VIII. Variation stylistique. Pour chacun des énoncés suivants, placez le terme descriptif qui convient le mieux devant l’exemple. Termes descriptifs: régional (France), régional (Québec), neutre, populaire, archaïque, oratoire, recherché, dégoûtant (5 points)

neutre Mettez vos chaussures, prenez de l’argent et allez acheter un litre de vin rouge.
régional (Fr) Prins tes soulis, prins de l’argeon et va-t-on trachi du bère!
régional (Qc) Mets tes souliers, prends du foin et va acheter du rouge chez le dépanneur.
populaire Enfile tes godasses, prends du fric et file acheter un kit de rouge!
recherché Ayez l’obligeance de mettre vos chaussures, veuillez vous munir d’argent et allez vous procurer une bonne bouteille.

IX. Identifiez trois présupposés de l’énoncé «Veux-tu bien me passer le sel, mon petit lapin?» (3 points)

        • Réponse 1: On s’exprime poliment ( «Veux-tu bien…»)
        • Réponse 2: Un parent parle à son enfant («mon petit lapin»)
        • Réponse 3: On est à table, en train de manger
        • Réponse 4: Le plat n’a pas assez de goût (pour cette raison, sans doute, on veut mettre du sel)
        • Réponse 5: Le récepteur (= l’interlocuteur) est plus proche du sel que l’émetteur (= le locuteur).

X. Rédigez une note sur l’UN SEUL des thèmes suivants ou vous expliquerez clairement la différence entre la paire de termes. Servez-vous d’exemples appropriés (5 points)

Au lieu de concocter des «réponses de professeur», je vous passe deux «réponses d’étudiant». Elles sont reproduites ici telles quelles.

Réponse a: Argumentation et régulation du discours
Pas beaucoup de preneurs pour ce thème. Au minimum, il fallait montrer par des exemples appropriés qu’il y a deux catégories de connecteurs, ceux qui contribuent à la cohérence logique ou argumentative du discours, et ceux qui rythment le discours ou qui lui donnent tout simplement de la cohérence discursive. Ces derniers peuvent marquer les principales étapes du discours, p. ex., début, fin, continuïté, pauses, hésitations, changement d’orientation, restriction, concession, élargissement de la perspective du locuteur, conservation de l’initiative de la parole, etc. Cf. le chapitre 20, versets 6, 7, 8

Réponse b: Synonymie et polysémie
La synonymie: nous savons qu’il y a plusieurs mots qui partagent des sèmes (unité minimal du sens), mais qu’ils ne sont jamais parfaitement identique. Ils ont tous des sémèmes différentes. C’est-à-dire qu’il y a au moins un sème différent, un trait pertinent à chaque synonyme. Ici, on trouve les quasi-synonymes (ou les parasynonymes). Nous choisissions nos synonymes selon les sens linguistique, contextuel et situationnel. [Ensuite, l’étudiante présente l’analyse sémique détaillée des termes élève, lycéen et étudiant].
La polysémie: poly = plusieurs, sémie = sens. Ceci nous indique qu’il y a plusieurs sens selon le sens linguistique, contextuel, situationnel et socioculturel. Ex. garçon est un énoncé neutre tandis que gars est un énoncé populaire et môme est un énoncé régional. [Malheureusement, il s’agit ici d’un cas de synonymie. L’étudiant-e aurait mieux fait de choisir un mot polysémique comme canard, fille, valet ou mouton. NLC]

Réponse c: Présupposition et présupposés
La présupposition est d’ordre syntaxique, c’est-à dire, c’est l’acte de relever l’information à partir de la forme de la phrase. Par exemple, si je dis «J’ai laissé le…», mon interlocuteur saura que je vais dire un substantif masculin, à cause du mot « le». De plus, si quelqu’un dit: «Le problème, euh…», je sais qu’il va continuer à parler à cause du mot
«euh».
Par contre, le présupposé renvoie à ce que je peux savoir logiquement si quelqu’un dit quelque chose. Alors, si quelqu’un me dit: «Marc est toujours en retard», un présupposé est que Marc a été en retard et que c’est une habitude avec lui. Il y a différents types de marqueurs dans  ces cas – les marqueurs lexicaux et morphologiques. Un exemple d’un marqueur morphologique est le préfixe «re-» dans repeindre, qui indique que quelqu’un a déjà peint et il va peindre encore.
Le présupposé concerne aussi les facteurs socioculturels, pas seulement ce qui est explicite dans l’énoncé.

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